Pendant des siècles, le plateau de Valensole a été un carrefour des grandes transhumances. Aujourd’hui il se trouve au centre du sentier GR La Routo, qui suit les voies centenaires des troupeaux descendant vers la plaine de la Crau d’un côté, montant vers le Piémont italien de l’autre.

Littéralement, le terme « transhumance » signifie « au-delà du pays », car la migration s’effectuait souvent en dehors des frontières du territoire d’origine. Aujourd’hui comme avant, les humains vont et migrent par ces routes de pays en pays.

Aux deux extrémités du trajet, nous avons écouté des anciens nous raconter la mémoire de leurs parents qui faisaient cette route à pied. Puis nous avons interrogé des bergères et bergers d’aujourd’hui qui continuent ou recommencent de transhumer à pied sur diverses portions du trajet, malgré tous les obstacles que ce monde industriel, capitaliste, bureaucratique et touristique met sur leur route.

A partir de leurs témoignages et croquis, nous avons esquissé des cartes-récits pour évoquer les sentiers et les histoires, le passé et le présent, les joies et les emmerdes de la transhumance et du pastoralisme, pratiques vitales et menacées.

C’est à Puimoisson, sur les murs extérieurs de la chapelle Notre Dame de Bellevue que nous avons déployé nos cartes-récits sous forme de peintures murales. 

Cette recherche est fabriquée par les paroles que nous avons récoltées, les paysages traversés, les rencontres que nous avons faites, les rivières dans lesquelles nous nous sommes baigné-es et les cailloux qui transhument eux aussi tout doucement tout au long de ces milliers de « Routos » des montagnes vers la mer.

Sur invitation du Parc naturel régional du Verdon et porté par le centre d’art le Cairn à Digne-les-Bains, en partenariat avec la commune de Puimoisson et la Maison de la Transhumance.