Vues de l'exposition Free your ass and your mind will follow, Centre d'art d'Istres, 2005
Photos : © Jean-Christophe Lett |
Ligne de fuite (De Bulgix) 2005
Vidéo, 3' en boucle, musique Samuel Lartisien
Installation de 2 projections synchroniques |
Surperficie modulada (Hommage à Lygia Clark) 2005
Mousse polyuréthanne recouverte de skaï, 500 x 500 cm
+ Disques en inox sérigraphiés (80 cm de diamètre) |
Walldrawing, acrylique sur mur, 366 x 220 cm
+ Relief, disque en inox, 60 x 60 cm |
Tondos sans titres, reliefs en plexiglas assemblés, diam 120 cm |
D’un abord plus abstrait, l’œuvre invite le spectateur à s’asseoir ou s’allonger sur le sol de tapis de mousse recouverts de skaï coloré selon un dessin proche des superficies moduladas que Clark avait créées peu avant le manifeste du néo-concrétisme de 1959. Ce texte, rédigé avec six autres participants, déclarait l’erreur des artistes concrets « rationnels », et défendait un art plus cosmologique, pour « l’œil-corps et non l’œil-machine ». Ce fut un tournant qui amena par la suite Clark à développer son art tactile et thérapeutique contre le morcellement du corps et sa séparation d’avec l’esprit.
Dans l’installation de Rizzo, les corps des spectateurs, détendus, accompagnent les regards qui se laissent emporter par les mouvements d’une vidéo ou se concentrent sur des disques aux lignes se resserrant vers un centre bouche ou sexe. L’œil-corps est ainsi amené à un état méditatif de réconciliation unitaire porté par la couleur. |
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L’une des constantes de l’utopie moderniste fut de rendre tout l’environnement humain artistique, de faire en sorte que la vie soit absorbée dans l’art. Le postmodernisme a depuis critiqué l’envahissement planétaire des architectures rationalistes qui en dérivaient. Mais dans le même mouvement, il a condamné l’utopie, voire l’idée même qu’une amélioration de la vie (un progrès) soit possible. Pour Véronique Rizzo, il est aujourd’hui urgent de raviver, à échelle nettement moins autoritaire que ne le voulut le modernisme, le réinvestissement de l’art dans la vie. Ici rien qui pèse ou qui pose, mais une manière de faire dévier hors de la galerie et du circuit de l’art compris comme objet de distinction sociale le versant marchand de l’art lui-même. Une vie d’utopies réalistes…
Sylvie Coellier - 2010
Extrait de Véronique Rizzo : de l’art et de l’éros dans la vie |
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