Fin d’exposition: Je me souviens de Louise Bourgeois, de Bruce Nauman, de… (4 images seulement)
Bande passante : chronologie de la vie de MS jusqu’en 1962
Curling collectif : confidentialité
S'il vous plait l’algogorithme, ne te corrige pas la distorsion du O d'ApplOdissement.

À propos de …pendant 365 jours, j’ai l’âge de Mary Shelley à sa mort.

Et de …pendant 365 jours, encore, j’ai l’âge de Mary Shelley à sa mort.

Avec cet ensemble de dessins débuté en novembre 2017, il est question de Frankenstein, la créature, mais aussi de Mary Shelley, l’auteur(e), dont le nom n’apparut pas sur la couverture de la 1^ère édition de 1818, de son temps et du nôtre.

Le livre est bien différent du film de 1932. Il aborde nombre de sujets encore très actuels : le rapport à la nature, la modification du vivant, l’exclusion, l’anonymat, l’industrie, la normalité, le bonheur, le scientisme, l’éducation, les rapports familiaux et de classes… Désolé de décevoir : l’ambiance du livre est blanche, glaciaire. Pas nocturne, pas noir ou blanc.

Les autres écrits de MS, dont la correspondance et les journaux, nous informent sur LE rôle réservé aux femmes de son époque. Ainsi, Frankenstein, comme le Dernier Homme, possède une qualité plus remarquable que d’être une inventive «fiction spéculative déguisée en conte horrifique »(1) sinistrement visionnaire : sa trame repose sur des transpositions biographiques à peine voilées. Singulièrement de l’enfance de MS : le monstre, la créature, qui n’a pas de nom et pas de qualité (Bonjour Musil !), aimerait bien rejoindre la société des hommes qui le repousse. Ses déchaînements de violence résultent de son exclusion. Son existence lui semble sans sens (Bonjour Beckett !). Mary Shelley, elle, pendant une courte période de sa vie a eu la chance de rejoindre la société de certains hommes.

Kurt Cobain, tu es une femme (morte, un cadavre à disséquer), prosterne-toi !

En 1826, elle publie Le Dernier Homme, une suite ‘politique’ à Frankenstein. Elle y met en scène ses aspirations. Après, elle rédigera des biographies de grands hommes parce qu’il faut manger. Lord Shelley censure toutes les publications posthumes de son fils. Il menace de couper les vivres à sa veuve. Elle a un enfant vivant, en a eu 4 morts en bas-âge. Le vieux lord cédera après 15 ans de chantages et de guérillas. Les œuvres de Percy B. Shelley seront publiées comme Mary l’entend et elle vivra et écrira encore. Jusqu’en 1851.

J’ai commencé à lire Frankenstein après m’être lancé dans cette entreprise. Sans savoir où elle allait me mener. Avec une vague hypothèse de ravaudage généralisé, tout de même.

Aujourd’hui, il y a environ 353 dessins montrables et des sous-séries. Je travaille à d’autres formes de monstration que l’exposition : en livret et en diaporama scénarisé. En mai, à l’Espace GT, j’en montrerai une première séquence en forme d’exposition.

Voici 2 mois, mon ordinateur a rendu l’âme. Il avait 10 ans. Alors, me voilà bien embêté car il avait une qualité que n’a pas encore le nouveau : la fragmentation ralentissait sa mémoire vive. Je dessine sur Photoshop. Sujet d’une mémoire vive moribonde, l’outil crayon de Photoshop peut s’avérer plaisamment versatile. Le nouveau crayon est bien trop fidèle.

Au fait, mon ordinateur, je l’envisage comment ? Comme un partenaire ? Un ennemi ? Un animal de compagnie ? Une chose ? Un support ? Un booster ? Un média ?

Noël Ravaud. (1) Cathy Bernheim : Mary Shelley, Au-delà de Frankenstein. Editions du félin, 2018.