Sandrine RAQUIN 

Compte-rendu d'une matinée ordinaire est une installation de dimensions variables qui, à travers une série d'éléments géométriques de tailles et de couleurs différentes, recompose la matinée d'un facteur au travail.
Les informations recueillies sont le timing et l'itinéraire, mais aussi, l'ensemble des micro-événements qui jalonnent cette tournée. Chacune de ces informations trouve sa formulation dans l'espace en fonction d'un protocole très précis. Les modes de mise en œuvre sont essentiellement empruntés au langage graphique des sciences telles que l'économie, la géographie, les mathématiques avec leurs courbes, leurs diagrammes en bâtons ou leurs graphiques. Cependant, les matières, les couleurs et l'ambiance qui se dégagent de l'installation contredisent l'apparente froideur mathématique du projet.
S.R.

Account of an ordinary morning is an installation of variable dimensions using a series of geometric elements in various sizes and colors to reconstruct a mailcarrier’s morning at work. The informations compiled concern the timing and the itinerary, but also all the mini-events which mark her round. Each information finds its spatial formulation according to a very precise protocol. The visual language is mainly borrowed from economics, geography, and mathematics, with their curves, bar diagrams, and graphics. However the materials, colors, and atmosphere emanating from the installation contradict the apparent mathematical coldness of the project.

Compte-rendu d’une matinée ordinaire 1996
Dessins et volumes, divers papiers, cartons, letraset, dimensions variables
Vue de l’installation à la Galerie de la Friche, Marseille
Photographie Sandrine Raquin
Account of an ordinary morning 1996
Drawings and volumes, various papers, cardboard, letraset, dimensions variable
Installation view at the Friche Belle de Mai gallery, Marseille

La pièce centrale est une maquette en carton blanc représentant le quartier concerné avec chaque pâté de maisons.
Autour de cette maquette sont disposés tous les autres éléments, comme, par exemple, le “gâteau” en mousse et carton indiquant les parts des différents lieux publics du secteur, ou encore, les six “chapeaux” en carton ondulé bleu et gris dont les différentes hauteurs indiquent le temps passé dans chaque rue.
Au mur, un grand calendrier est décomposé partiellement jusqu'à dégager la date de cette matinée, et un effet de zoom détache le section en question d'une grande carte du monde.
Une ligne formée de petits parallélépipèdes en carton aux couleurs de l'arc-en-ciel et de hauteurs différentes, nous propose de parcourir le temps passé dans chaque immeuble visuellement.
Au cours de ce cheminement, un post-it sur le plus haut des parallélépipèdes ( représentant l'immeuble dans lequel le facteur est resté le plus longtemps ) nous indique qu'il s'agit de la pause café.
Ce post-it, comme un petit accident dans la logique d'un parcours, vient nous rappeler qu'il s'agit bien du compte-rendu d'une histoire humaine en désignant un acte du quotidien.
S. R

The central element is a scale model in white cardboard representing the concerned neighborhood and its buildings. Other elements such as, for example, the foam and cardboard “pie” the parts of the sector’s various public toilets, or still, the six blue and gray corrugated “hats” whose differing heights indicate the time spent in each street. On the wall, a large calendar is decomposed so as to underline the date of this morning, while a zoom effect highlights the concerned section from a map of the world. A line formed by tiny cardboard parallelepipeds in all colors of the rainbow, visually translates the time spent in each building. In the midst of the work’s unfolding, a post-it on the tallest parallelepipeds (representing the building in which the mail carrier remained the longest) indicates the coffee break. Acting as the accident in the logic of the round, this post-it serves to remind us that this is indeed the account of a human activity by designating an everyday act.

Compte-rendu d’une matinée ordinaire 1996
Dessins et volumes, divers papiers, cartons, letraset, dimensions variables
Vue de l’installation à la Galerie de la Friche, Marseille
Photographie Sandrine Raquin
Account of an ordinary morning 1996
Drawings and volumes, various papers, cardboard, letraset, dimensions variable
Installation view at the Friche Belle de Mai gallery, Marseille