Marc Quer propose aussi des installations mais elles viennent d'une réalité directe, rugueuse, plutôt que d'un espace poétique ou référentiel. L'aspect de chantier (mais on ne sait pas très bien si ce que l'on nous donne à voir est en construction ou en démolition) tient aussi bien des matériaux utilisés que la forme choisie. Les parpaings, les planches de palissades ou de coffrage, les fers à béton ne donnent pas une idée de l'architecture, même pauvre, mais évoquent immanquablement des lieux précis : quartiers défavorisés ou les notions d'art et d'espace sont comme un continent différent, jardins ouvriers atteints par la déglingue, gestion de la pauvreté entre l'invention et le néant. Cette constitution d'une esthétique du rebut, qui ne doit rien à l'art de la récupération des années soixante, ne cherche pas à confronter l'ordre et le désordre, la réussite et la déchéance. Marc Quer est plutôt un moraliste qui s'inspire de ce qu'il connaît et qu'il a vu, de ce qu'il vit. La façon qu'il a d'aller extirper un peu de saugrenu et de nouveauté à l'apparence de la misère extrême n'est pas une récupération à des fins personnelles, mais le pouvoir de donner vie, enfin, au moindre graffiti, à la plus petite expression populaire, à la moindre trace d'une imagination qu'on croyait pourtant étouffée.
François Bazzoli
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Vues de l'exposition La qualité de la démarche, Marseille, 1993
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On irait s'asseoir sur la caisse 1991
Quatre coins délimitent un espace avec une caisse sans fond au milieu. Punaisée au mur, une feuille avec le mot CEIL.
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Les valises 1992
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Pour rester propre 1992
Deux piles de vêtements sur ma table de travail.
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Faites un vœu, il se réalisera 1991
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