Des enfants courent sur les murs de la Zoo galerie. Aurélie, Georges, Bilal et Dalila, font une course-poursuite dans l'univers enchanteur de l'enfance, et entraînent l'artiste Flavie Pinatel, vers un imaginaire qui donne au bitume de leur cité l'aspect d'une île aux trésors.
L'exposition Game Play est un voyage au coeur d'un labyrinthe enfantin. Trois vidéos effacent les murs de la galerie. Trois montages en boucle sortent le film d'une linéarité convenue. La construction d'un triptyque provoque une rencontre aléatoire des images et des situations, les séquences se décalent en permanence, offrent une lecture combinatoire, toujours différente au spectateur.
La vidéaste est dans l'acte contemplatif, la beauté du mouvement, l'envoûtement. Mais ces enfants, Flavie Pinatel les a d'abord rencontrés avant de les filmer. « Je vivais dans cette cité, que j'observais et qui me fascinait. Elle est désertée par les adultes, fermée aux voitures, et offre un dédale de chemin qui la transforme en un véritable labyrinthe. Là, des groupes d'enfants courent, jouent, crient, en permanence. Je suis allée vers l'un d'entre eux, pour leur demander de me montrer leur cité. Et pour obtenir ce regard sur un territoire extérieur et commun, je leur ai confié une caméra. »
Leurs jeux oscillent entre la Nintendo DS et les jets de pierre dans les flaques. Lorsque « l'Electro plancton » imaginé par l'artiste japonais Toshio Iwai, quitte l'écran de leur console, la musique qu'ils inventent remplit l'espace de la galerie, la fait résonner. Le son métallique se fait merveilleux et se lie à la cité massive et bétonnée. L'image de ces planctons numériques devient un gimmick graphique, un fragment directement prélevé d'un infini. Car c'est cela aussi Game Play, un univers qui dans l'esprit des enfants existe à l'infini, tant qu'ils jouent ensemble, au-delà de leurs différences.
Flavie Pinatel fixe le présent comme quelque chose d'extrêmement précieux. Son travail porte en lui, toute l'intimité d'une relation qu'elle aime construire pas à pas avec les gens qu'elle filme. Le temps, c'est soudainement arrêté dans la Zoo galerie. Aurélie Georges Bilal et Dalila, ont bien grandi depuis, mais une petite part de leur enfance appartient désormais à l'oeuvre d'une artiste.
Article paru dans Ouest France, 1 décembre 2009
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Gameplay 2008
Vidéo HD et téléphone portable
Installation vidéo de 3 projections simultanées
Image : Flavie Pinatel / Steeve Calvo
Musique : Fanny Canovas / David Oppetit
Entre documentaire et fiction, entre Nintendo DS et dédale de béton, portrait de 4 enfants dont deux préadolescents dans une cité singulière et utopique conçue par Renée Galhoustet à Aubervilliers.
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