Anne-Marie PÉCHEUR 

Vues de l'exposition Tisser des liens, Ulysses 2013 (Frac Paca), Pavillon Vendôme, Aix en Provence, 2013
 
Vues de l'exposition Tisser des liens, Ulysses 2013 (Frac Paca), Pavillon Vendôme, Aix en Provence, 2013

« Je vois bien comment ta peinture découpe la nuit, comment elle tranche, contamine ou instruit les formes et leur mouvement, comment elle détourne les murs, projette le théâtre diffracté et baroque des choses. Je vois bien que la peinture continue par d’autres moyens. La page est noire. Je fais tourner des phrases qui sont comme des foreuses ou des floreuses, de celles qui creusent et éclairent les galeries, aimantent les mots et graissent les livres. Il en restera bien quelque chose, du sens ou du sable ! »
Dentelle, elle a en elle des pensées de fleurs, des motifs de réflexion, des atours, un vrai chemin de femmes, histoires anciennes, mythiques, de rites et de savoirs, ma mère était bretonne, chaque souvenir est un point, une arabesque, un motif, un collage de transparence, ainsi va la dentelle de la mémoire, partir en…
Les points de LF Céline avait à voir avec le métier de sa mère, dentellière (sic) le texte en trois points, l’écriture ressemble aussi à un tricot, une tapisserie, une passoire, on évide, on fait de l’air, on est au bout des doigts.
J’ai commencé par faire des trous, on disait des trous trous, à trou trou, ainsi passait la couleur, la lumière aussi, la construction de l’air et comme dentelle ni dessous ni dessus.
On disait des métaphores, elle fait des métaphores comme on fait des dentelles ; elle a des outils, maintenant quand je fais des lumières, je travaille en tout petit, en fin, en délié.
La dentelle a un centre un trou noir, comme araignée, elle file, je choisis souvent les napperons, posés sous les vases, les portraits sur les meubles, ils sont circulaires, ronds.
Mémoire des trous ronds et vides, je les ai aussi utilisé comme analogie, ainsi la fleur, motif, la rainure, le fil.
Le motif des fleurs est lié. Liens de mémoires, l’enfance et les fleurs, fleurs fanées des souvenirs. L’œillet de Nice, l’anémone du vase posé sur le napperon, la violette, les roses séchées gardées, les mimosas mimesis, encore des empreintes de mots dessinent une fragilité palpitante des yeux.
 
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