Jürgen NEFZGER 

Eye Of The Bull 2017
Vidéo HD 16:9
13’00 mn anglais, sous-titré fr

Dans le film The Eye of the Bull, New York apparaît sous la lumière du matin, miroitance des vitres sous le soleil, buildings tendus vers le ciel. Une sensation étrange émerge, car la ville qui ne dort jamais est soudainement vidée de tous ses habitants. Seuls les pigeons, les feux de signalisation, les fumées des plaques d’égout ou les nuages animent ces images qui semblent être celles du «jour d’après». Celles ci ne sont pas sans évoquer les films catastrophe hollywoodiens à la différence près, que ici, il n’y a aucune distance temporelle, aucune anticipation futuriste; ce qui est filmé, les objets, les voitures, tout entretient avec nous une même temporalité. Certains des lieux, le quartier de Wall Street et son Charging Bull ou le Trump Building, représentatifs de la finance triomphante, et désormais, de l’incertitude de la gouvernance américaine sur l’état du monde, semblent détenir les clés pour la deuxième partie du film qui se déroule en Espagne. Autre territoire, autre contexte, avec une même désertion humaine. Là, des herbes folles (re)poussent au milieu d’ensembles immobiliers inachevés. Dans un champ d’éoliennes, des pâles avec leur bruit de tac tac apparaissent comme des marqueurs d’un temps désormais compté. Le film se clôt sur la figure du taureau, même animal qu’à New York mais porteur d’une charge symbolique différente, quand l’extrait issu de « La Vie de Lazarillo de Torme », lui, met en exergue l’idée de naïveté voire, si l’on force un peu le trait, de stupidité; Celle ci n’a en effet pas de limite, sauf celle que nous accepterons de poser pour éviter ’Holzwege",la fausse route dans laquelle l’Homme s’est engagé, car à la crise économique s’ajoute notre faillite à protéger l’environnement.

 
 
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