Le Bureau des crises, "annexe" du jardin qui regroupe dessins et documents afférents à différentes crises liées aux plantes (montré dans sa première version au Centre Passerelle à Brest), s’est amplifié pour la présentation au MOCAD à Détroit en 2011. En relation à la situation spécifique de cette ville où l’émergence d’une agriculture urbaine constitue une stratégie de réappropriation par ses habitants d’une ville industrielle en déshérence, il s’est alors enrichi d’une série de dessins à l’encre relatifs à la planification des territoires urbains. Comment le dessin des villes inclut-il les espaces verts - parcs mais aussi jardins privés, jardin ouvriers - au sein des parcelles construites ? Espaces verts contre espaces gris, des questions de proportions, d’inclusion, de partitionnement qui s’exposent de façon visible dans la retranscription en deux couleurs de fragments de plans de villes. Quelles ressemblances et dissonances entre des quartiers de villes issues de la mouvance des cités-jardins comme Bournville ou Letchworth, l’initiative communautaire Not a Corn Field à Los Angeles, ou l’utopique Broadacre City de Frank Lloyd Wright ?
Transformés par des dessins qui font fi de toute cohérence d’échelle et de dénomination des espaces par la légende, les plans deviennent des abstractions où les rapports colorés portent et dévoilent la dynamique théorique de l’allocation des terres en espace urbain.
La présentation américaine du Bureau des crises s’est étoffée de quelques dessins et a évolué dans sa configuration au dkw de Cottbus. Son espace n’y était plus délimité par des murs, mais par une série de tapis persans, eux-mêmes jardins miniatures richement ornés.