Frédérique NALBANDIAN 

« L’oreille qui tombe »
Collaboration entre Pascal Quignard, écrivain et Frédérique Nalbandian plasticienne
Une installation sonore évolutive

Partenaires :
- Centre International de Création Musicale de Nice pour l’installation sonore, sa préparation, l’enregistrement de la performance, de la bande sonore et sa diffusion pendant l’exposition de l’oreille.
- Savonnerie du Fer à Cheval de Marseille pour la fourniture du savon et le stockage de l’oreille entre les expositions.

L’installation se compose comme suit :
- une oreille sculptée en savon posée dans l’espace horizontalement sur une grille métallique non apparente (3,35 m de long x 1,75 m de large x de 0,40 m d’épaisseur, poids 1100kg).
- une bâche noire au sol tendue sur un cadre métallique de forme ovale.
- de l’eau, via un goutte à goutte réglé par un système de micro irrigation, (avec goutteurs et programmateur).
- une bande son diffusée en quadriphonie.
- des micros émetteurs placés sur l’oreille pour l’amplification des bruits d’eau en direct.

Présentation :
Cette collaboration est née de ma rencontre avec Pascal Quignard, dont les écrits accompagnent et nourrissent ma pratique depuis 2007, au Centre International Culturel de Cerisy l’été 2014 lors du colloque consacré à son œuvre (Pascal Quignard. Translations et métamorphoses) et de notre échange sur mon travail. Notre sensibilité respective pour la musique de Franz Schubert et un ensemble de préoccupations communes - le fragment, l’origine, la mémoire, les traces, le silence, la perte, le langage, l’entendement, la musique, l’oreille - ont mis jour à la réalisation d’une œuvre plastique sonore et évolutive (réalisée par Frédérique Nalbandian), accompagnée de performances.
Le travail de création consiste à réfléchir ensemble par l’intermédiaire de l’eau, du son, de la dissolution du savon, à une dynamique formelle et poétique partant de mélodies déconstruites, de notes jouées au piano, de paroles dites, chantées.
Il s’agit d’atteindre à une résonance différente de la forme à partir de l’utilisation du sonore et du processus évolutif dans un temps et un espace donnés, pour faire apparaître une présence autre, palpable, faisant trace pour le visiteur.

Le processus :
L’eau, distribuée par une micro irrigation réglée sur un programmateur, tombe dans le tympan de l’oreille, ruisselle et s’écoule dans le bac de récolte. Elle dissout l’oreille. Les eaux savonneuses recueillies retenues, sous le « corps aérien » reflète l’étendue « corporelle ».
Les jeux de lumières, de transparences et de reflets, créés par les écoulements, les gouttes et le miroir d’eau, participent à la corrosion de la matière savonneuse, donnant à l’eau toute sa matérialité.
Les performances de Ténèbres sont crées par Pascal Quignard avec la participation de Frédérique Nalbandian, données à chaque présentation de l’oreille (selon les disponibilités de Pascal Quignard).

Une œuvre en perpétuelle évolution :
Sous l'action de l'eau, l'oreille se dissout et se creuse chaque jour durant l’exposition, créant des sillons de plus en plus profonds, des fissures, des formations de poches d’eau, des dépôts. La cavité trouée du tympan s’élargissant, sur plusieurs années, donnera forme à un nouveau corps jusqu’à sa disparition. Le temps lié à l’eau s’écoule, devient médium. L’érosion, très lente, est à la fois quasi imperceptible et toujours à l’œuvre. Cette qualité, de l’ordre de « l’inframine », implique le regardeur attentif dans le processus d’une sculpture en devenir et « disparaissante », dont la forme variable n’est pas prévisible.

 

L’oreille qui tombe 2016
1ère présentation, Centre d'art Le Moulin, La Valette-du-var
Installation sonore évolutive
Savon, métal, eau, micro irrigation, tube, verre, bâche PVC, micros et hauts parleurs, 3,50 m x 2,10 m

 
Détail de l’évolution de l’oreille après sa première présentation
 

L’oreille qui tombe 2016
2ème présentation, Musée Jean Cocteau, Menton
Installation sonore évolutive
Savon, métal, eau, micro irrigation, bâche PVC, micros et hauts parleurs, 410 x 250 cm

 

Vues de la performance des Ténèbres de Pascal Quignard avec la participation de Frédérique Nalbandian, Centre d'Art Le Moulin, La Valette-du-Var


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