Château de bulles
Résidence et exposition, projet artistique avec la crèche et le centre de loisirs du village Lauris, 2006-2007.
Entre la scénographie d’exposition, la cabane ou la chambre d’enfants, Château de bulles est un dispositif qui fait apparaître une décoration féérique, un aménagement étrange dans deux salles du Château de Lauris.
Tel un château de cartes ou une maison de poupées, un ensemble de cloisons s’apparente à une sorte de scénographie d’exposition « brouillée » déployant dans l’espace un procédé de l’observation et de la découverte.
La visite de ce dispositif trouble les rapports d’échelles, la nature des objets-sculptures ainsi que l’identité des gestes (enfants, artiste).
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Elodie Moirenc a été invitée à participer à la première exposition organisée par Signé Lauris au Château en 2002. Chéri, j’ai rétréci l’exposition, est le titre de l’étrange construction - une grotte en papier métallique froissé - imaginée pour une des salles du Château. De retour à Lauris, en 2006 - cette fois -ci dans le contexte d’un programme de résidence - l’artiste marseillaise a développé un projet artistique avec la crèche et le centre de loisirs du village. Une quarantaine d‘enfants de 3 à 6 ans ont participé à ce projet, soutenu et accompagné par l’équipe d’animation. L’artiste a placé chaque enfant dans un processus d’expérimentation et de création afin qu’il puisse entr’apercevoir toutes les dimensions créatives de ses gestes à partir d’une simple manipulation d’objets et de matériaux.
Au rythme d’un atelier par semaine, les enfants se sont emparés d’un stock de “matières créatives” : bouts de ficelle, papiers, boules de plastique, morceaux de bois, rubans et perles ont acquis sous leurs doigts une autre dimension, troquant leur banalité contre un peu d’imaginaire.
Conçue et revendiquée par Elodie Moirenc comme une création artistique à part entière, l’installation Château de bulles découle en partie de ce travail collectif. Il s’agit d’un dispositif scénographique habité par la figure de l’enfant dans sa forme et ses matériaux comme dans son processus de mise en place. Au coeur de cette architecture qui rappelle les modèles réduits, les maquettes ou les maisons de poupée, un temps de création a été aménagé pour les enfants. Les éléments créés par ces derniers côtoient les créations de l’artiste, également façonnées par des gestes simples, ceux que l’on associe généralement aux travaux manuels et aux petites activités de loisir. Dans l’édification du Château de bulles, Elodie Moirenc s’est visiblement amusée à jouer sur plusieurs registres, à brouiller les pistes. Utilisant en les détournant les pratiques amateurs, cette “amateuse qui aime, cultive, recherche et se perd”, selon ses mots, tente avant tout de mettre en valeur les notions de fabrication et de savoir faire pour les transmettre aux enfants. Il en ressort une composition qui, à l’instar de ses créations antérieures, témoigne d’une liberté acquise par la pratique, réhabilite le futile et inverse les goût dominants. Faites pour être expérimentées ou traversées, les oeuvres d’Elodie Moirenc sont toujours le médiateur d’une relation au monde. Elles cherchent à susciter cet éveil permanent aux choses si caractéristique de l’enfance.
Véronique Baton, mai 2007.
Commissaire de l’exposition et directrice artistique de Signé Lauris, extrait du livret Elodie Moirenc - vu d’ici... vu ici - juin 2007.
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Grand escalier d'honneur
In P.-Y. & C. Chavanon, Palais miniatures, Pierre Zen éditeur, Le temps Apprivoisé, Paris, 2000
Photographie de l'auteur |
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Dispositif scénographique (cloisons)
Vues de la maquette
Photographies Vanessa Santullo
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