Pascale MIJARES 

Inquiétante banalité, 2013
25 calebasses, pointes, os, squelette d’oisillon, dents, perles, céramique, clés, objets ramassés, rouleaux adhésif, etc…
200 x 160 x 140 cm
Vues de Nous reviendrons, vous reviendrez, galerie du Tableau, Marseille, 2013

Toutes formes de langages, de mode d’expressions m’intéressent, du tag à l’ornement, du pictogramme au langage codé.
Je tente des rapprochements, des associations de pratiques issues de cultures différentes. Je créer des liens entre l’artisanat d’inspiration oriental et des éléments manufacturés dont la connotation est inhérente de notre culture contemporaine européenne. Je cherche une complémentarité entre des éléments qui semblent opposés et prétendus vouées à la confrontation. Mon ambition est de créer un nouveau langage issu des multiples cultures rencontrées sur le territoire.
Je m’intéresse aux objets sacrés appelés fétiches. Pour nous, ce sont de véritables oeuvres d’arts qui n’ont une place légitime que dans nos musées. Culte ancien, source de fantasme et de nombreuses idées reçues, il est à la fois mystérieux et cohérent. Chaque divinité a ses attributions propres. Ces objets sont des intermédiaires entre le monde visible et invisible, entre le monde des hommes et les divinités.
Au-delà des considérations historiques, ethnologiques et religieuses que suscitent les fétiches, c’est la dimension esthétique de ces objets qui m’interpelle. Ils incarnent et expriment, au même titre que des œuvres d’art, des sentiments universels, à l’image des désirs et inquiétudes des hommes (peur, douleur, amour…).
Formes étonnantes, figures de l’informe, les sculptures des fétiches évoquent l’esthétique de l’effroi qui suscite le chaos, la crainte, le désordre. Elles renvoient à ce que Freud dénommait l’ « inquiétante étrangeté ». Ces sculptures provoquent autant l’attirance que le rejet car elles participent de l’innommable, de l’indéfinissable, d’une esthétique de l’inachevé, de l’informe. Leur aspect insolite, étrange éveille mon intérêt.
Il s’agit d’intégrer les « ratés », l’incontrôlé, valoriser le résidu, l’insignifiant ou dépourvu de forme reconnaissable. Les aiguilles, les clous ou autres pointes génèrent une agression visuelle. Je crée des effets de surprise par des associations inattendues. Dans certains cas c’est l’os, la calebasse, la plume, la dent, tout élément naturel, qui est utilisé, percés de pointes, traversés de cadenas, de corde, de grillage, couverts de perles, de morceaux de faïence. Les objets hybrides sont le résultat d’une recherche de contrastes.
 

Inquiétante banalité, 2013
25 calebasses, pointes, os, squelette d’oisillon, dents, perles, céramique, clés, objets ramassés, rouleaux adhésif, etc…
200 x 160 x 140 cm
Vues de Nous reviendrons, vous reviendrez, galerie du Tableau, Marseille, 2013

 
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