Pascale MIJARES 

Ma mob 2006
Chariot de ménage équipé, serpillère, chiffons, broderies cousues, tatoos sur gants en caoutchouc, peau de chamoix, produits ménagers, 140 x 80 x 60 cm
Equipped cleaning truck, floorcloth, rags, sewed pieces of embroidery, tattooes on rubber gloves, chamoix leather, cleaning products, 140 x 80 x 60 cm

L'œuvre Ma mob de Mijares procède du transfert. Composée d'un chariot à ménage équipé de ses produits d'entretien et de ses ustensiles de nettoyage, l'œuvre se distingue pourtant d'un chariot à ménage équipé de ses produits d'entretien et de ses ustensiles de nettoyage. Cette différence tient dans la nature des chiffons, serpillère, gants et peau de chamois qui s'agencent sur lui. Chaque élément est en effet « individualisé », singularisé, à l'aide de broderie ou de transferts tattoo. C'est un statut social lié à une profession déclassée et une pratique culturelle de la représentation par le signe qui se croisent dans Ma mob. Il y a un étrange paradoxe à faire se rencontrer le désir de distinction et les invisibles de la société. La fonction et le paraître, irréconciliables, se trouvent ici mêlés pour résister à la disparition du regard. La sculpture de Mijares tient d'une forme discrète de politique, d'une attention portée à l'endroit de ce qui est sans emphase. Sur le territoire de son œuvre, déplaçant des symboles, elle semble travailler à une forme de reclassement par le signe. Ce faisant, elle s’attache par la sculpture à contrer la violence d’une exclusion sociale.
G. Mansart
Retour