La Crau
La première fois que je découvris ce territoire, pratiquement inhabité, balayé par les éléments, et après lavoir arpenté pendant de longues heures, ma façon de marcher devint « caillouteuse ».
Javais limpression derrer dans une steppe, dans un silence quasi monacal, perturbé par le bourdonnement des avions de combat de la base aérienne limitrophe.
Le constat : une nature vierge et rase, enchevêtrée de cailloux, de pyramides et de quelques arbres disparates, un espace à perte de vue complètement anesthésié par la ligne dhorizon, et de quelques traces inscrites par lhomme, en délaissant cette steppe le jour-même, je ne savais quoi faire, quelle direction prendre
cétait pratiquement « imphotographiable ».
Après quelques jours de réflexion, joptais pour une approche archéologique sur les éléments contemporains installés par les hommes.
Des installations qui représentent la communication : antenne pour les réseaux téléphoniques, station météorologique ... Puits en triangle signalant des recherches, écran dacier émergeant du sol
Je photographiais également des traces de ferrailles, de pierres, de moellons plus proches du sol.
Les images sont prises dune manière frontale et aérienne, la chromie des photographies est douce et grise, sans noir profond , choix esthétique pour affirmer la banalité et le chaos.
A. M. |