Céline MARIN 

Les joies du bain 2012
Crayon sur papier, 21 x 29,7 cm
 
 
 
 
 
Les joies du bain ou comment traverser un espace d’eau considérable avec aisance 2012
Vue d'exposition, 11 columbia, Monaco
 
 

Les joies du bain par Gilbert Della Noce

Entre le sommeil et la douceur de vivre, l’espace pélagique, entre mer et terre, autrement dit celui de la plage, s’ouvre tel un livre de contes, Céline nous expose ses points de vues et ses pensées. C’est un lieu où Albert Camus situe ses rassemblements familiaux, enfant, au bord de la Méditerranée, en Algérie. La plage est partout autour de cette mer qui nous regarde et qui lave et adoucie ses peuples. C’est le lieu populaire où ceux qui n’ont pas de jardin s’offrent le monde entier. Mais c’est aussi cet espace de rêve où il est bon de s’inventer son monde. Céline comme certaine espèce animale voit en noir et blanc, non je plaisante, elle nous livre un noir et blanc où la couleur est invitée à être imaginée et nul ne peut se soustraire à cette pratique. Cette zone entre le sec et le mouillé, entre le stable et la mollesse des fonds sablonneux, abrite des personnages en attente de mouvement. C’est le propre du dessin d’être l’expression de cette attente et Céline Marin, pas de complaisance avec son patronyme, nous fait rentrer dans cette galerie de personnages inventifs et empruntés, tels qu’elle les perçoit dans son imaginaire fécond. Ils sont costumés, avec des inventions impossibles à tout sauf au dessin. Céline se sert du dessin pour rendre l’impossible visible. Ces êtres de papiers et d’encre se tiennent fièrement dans une posture prête à être photographiée, ils sont fiers et timides, ils sont là pour qu’on les voit, mais n’en sont pas moins mal à l’aise pour autant. Leurs costumes de bain sont un peu vieillots et ne peuvent, de ce fait, échapper à une mode en cycle qui les remet au goût du jour. Mais il n’y a pas que des personnages qui attendent, il y a les plongeurs. Ceux-là sont comme des enluminures du moyen âge, situés dans la page blanche on ne sait où, avec la particularité que le texte, qui figurait sur la page a lui disparu. Ils se retrouvent seuls, ils arpentent le vide, le vrai, celui qui fait que tout tombe, mais avec grâce et style, c’est ainsi que Céline nous fait aimer la chute…

 
 
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