Pierre MALPHETTES 

 
 

Vues de l'exposition Landscape Op’Art Party, 7 Clous à Marseille, 2018
Photographies Julien Hug

 

Nous connaissions depuis longtemps les sculptures et les installations de Pierre Malphettes traitant du paysage et des éléments qui le composent. De ces œuvres émergent une poésie née de la rencontre entre ces formes naturelles et les matériaux industriels utilisés par l’artiste. Il nous dévoile ainsi une vision du monde personnelle et nous offre la possibilité d’un nouveau regard sur les formes et phénomènes qui nous entourent.
Cette précision du regard est ici retranscrite à travers des media auxquels l’artiste ne nous avait pas habitué. Sont réunis dans une même exposition une peinture murale, deux photographies, une dizaine de dessins et une vidéo. Toutes ces œuvres, à des degrés divers, orchestrent la rencontre entre des éléments pitoresques et des graphiques plus souvent rencontrés dans les mouvements de l’Op’Art et de l’Art Cinétique. S’y croisent des vaches vétues de couverture aux motifs créant des illusions d’optique, un cuirassé anglais de la première guerre mondiale, des cascades d’eau semblant en mouvement, des feuilles d’automne déposées sur une neige géométrique, des graphiques aux perspectives impossibles…
Tout cela prend forme dans un accrochage audacieux, où une grande peinture murale, inspirée d’une toile de Bridget Riley, semble avaler les dessins et mettre en mouvement l’ensemble du mur offert aux artistes invités par Patrick Raynaud dans son superbe loft Marseillais.
Dans un deuxième espace, Pierre Malphettes nous présente Silva, une vidéo achevée en 2017. À travers trois approches qui s’entremêlent, Silva nous livre de la forêt un portrait poétique teinté de science-fiction : Un groupe de musique joue en pleine forêt, un chasseur à l’arc traque une proie, et la nuit, un laboratoire scientifique automatisé mène des expériences mystérieuses. C’est de l’agencement de ces trois regards, l’un créatif, un autre intimiste et un troisième technologique, qu’émerge le portrait subjectif d’un paysage.
Ainsi, un dialogue s’instorre entre cette vidéo qui nous porte dans un monde flottant et mystérieux et les œuvres en deux dimensions qui multiplient les entrées dans un univers où des illusions d’optiques, la géométrie moléculaire ou des mises en forme de suites mathématiques se confondent avec les éléments les plus communs de nos paysages naturels.

 
 
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