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La Chapelle
Cette aventure peu ordinaire a débuté en 2001 lorsque, désireuse de procéder à la réhablilitation de La Chapelle des Pénitents Blancs de La Bolline, la commune de Valdeblore nous a contactés à titre de conseillers artistiques et techniques. Nous avons alors établi un cahier des charges (un peu lourd, il est vrai) qui nous semblait cohérent avec la nature physique et historique de cet édifice inscrit au Répertoire du patrimoine.
La complexité du projet aidant (de nombreuses parties du document étaient manquantes, le bâtiment n'offrait pas les caractéristiques requises pour entammer une démarche scientifique, de nombreuses contraintes techniques s'imposaient de par son inscription), a lentement germé au sein de l'équipe municipale une idée un peu folle : pourquoi ne pas proposer le chantier à ces deux jeunes artistes si exigeants en leur offrant en contrepartie une carte blanche intégrale quand à l'interprétation des parties disparues ?
Bien sûr, nous n'avons pas résisté. Le chantier a débuté le 1er juillet 2002 (un an de préparation n'était pas superflu) et s'est achevé le 8 décembre 2002.
Qu'en a-t-il résulté ? Un objet historico-scientifico-artistique inclassable : mêlant la restauration la plus stricte, la recréation dans une perspective véridique d'éléments dont les traces on été découverte au fil de l'avancée du travail, et la mise en jeu de problématiques strictement liées à notre démarche artistique, La Chapelle des Pénitents Blancs de La Bolline est un O.V.N.I. culturel. L'artiste contemporain y est restaurateur patient, le chercheur y est scénographe, le projet artistique y devient le moyen d'un renouement transhistorique (le portrait de Duchamp caché dans les nuées de la voute cohabite ici heureusement avec le maître-autel du XVII°) et communautaire (nous n'insisterons jamais assez sur la collaboration précieuse de toute la communauté du Valdeblore, du premier enduit au dernier coup de fer à repasser).
Ceux qui nous connaissent, nous y voient dans tous les détails, ceux qui ne nous connaissent pas ne nous soupçonnent pas une seconde. Luxe ultime, nous nous sommes fondus dans le décor, nous nous sommes faits évanouissants…
Oui, une aventure peu ordinaire…
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