alors ça,
Chutes de l’atelier de l’ébéniste Jean-Claude Merle, ses témoignages sur chaque morceau retranscrits
Vues de l'exposition ce que le peu peut, pollen, monflanquin, 2018
© Dominique Delpoux
les chutes. celles qui restent d’une prise de forme. celles qui touchaient la partie devenue quelque chose. celles, dont il est difficile de se détacher. celles dont on n’a pas réussi à se débarrasser. ni jeter, ni utiliser, ni brûler. chaque moment à trancher, on se dit, peut-être. peut-être un jour, on ne sait jamais. triées et retriées, et ça pleins de fois, quelques unes partent dans la cheminée, mais la plupart reste, rangée tellement bien dans un coin. pendant des années, ou parfois pendant des décennies. à chaque fois on y revient mais souvent on ne trouve pas le morceau qu’il faut, qu’on cherche, qui est bien là, qui est bien dans la tête, mais c’est juste les yeux qui ont du mal à le retrouver. sûrement, il surgira lorsque ce n’est pas son tour.
jean-claude témoigne de leurs histoires. les chutes, elles, sont aussi témoins de ses actes. debout, plus ou moins couvertes d’un duvet à la poudre de bois, elles ont vu des choses. et elles ont senti. du chêne, du pin du nord, du tilleul, du cèdre du liban.
je dis, ah, des morceaux de bois ! jean-claude, il dit, ah, tu sais, alors ça, c’est quand j’ai... et oui, ça commence, et ça part, ça voyage, ça revient, ça raconte.
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alors ça,
Vues de l'exposition ce que le peu peut, pollen, monflanquin, 2018 |