Guy-André LAGESSE & LES PAS PERDUS 

Insolentes Joyeusetés

Il s’agit d’un paysage circulaire de songes sonores, d’images animées et d’objets familiers se tenant dans les bras les uns les autres. Une installation faite de tendresse inépuisable et de distance mouvante entre désir et nécessité, qui met en jeu la relation entre des objets abandonnés et qui permet des retrouvailles inespérées.

Fruits de trois années de résidence artistique de Guy-André Lagesse à l’école Désirée Clary, 2017-2019.
École Désirée Clary, Juin 2018 / Galerie HLM, Marseille, 2019.
Projet coordonné par Magali Durand en complicité avec ses collègues institutrices.eurs, le personnel de l’école et les tatas de Marseille. Une œuvre collaborative associant des parents et leurs enfants autour de l’assemblage d’objets et d’expérimentations sonores et gestuelles.

Guy-André Lagesse, l’Orchestre de Bouche et les Assembleurs de la Joliette
 
L’Auditorium des Objets Hypocoristiques

Comment faire de la sculpture avec des enfants et leurs parents était une gageure. L'idée d'œuvrer de manière collaborative et familiale m'a poussé vers le câlin. Dans le câlin nous trouvons des relations et toute sorte de postures,… dans les bras, en penchant la tête comme ci, comme ça, en mettant son visage dans le cou de l'autre, etc. J'avais collecté un certain nombre d'objets que j'avais nommés des objets « un peu seuls » et je demandais au duo enfant/parent d'emmener un objet à eux. Je leur expliquais qu'ils devaient chercher parmi les objets « un peu seuls » collectés, un ou une partenaire à qui leur objet pourrait faire un câlin. S'ensuivent des essais et des expérimentations sur plusieurs séances d'assemblage et d'ajustage des deux objets afin de créer cette situation évidente d'un câlin. C'est dans le jeu familial et de proximité qu'a surgit une connivence libérée par rapport à la forme, à la couleur et l'espace. La relation convertie en assemblage devient sculpture.

Les Assembleurs : Badis et Zaïr Azougi, Amir, Maëlys et Narimane Verani, Rayhana et Djamila Cheikh-Ben Cheikh, Kaïs et Rachida Bouabidi, Khadim et Awa Diop, Dyna et Lylia Chabou, Nihel et Sarah Felleague-Cherba, Saja et Lilia Ghezala, Kater et Nour Mehri, Aliyah et Giselle Cheikh, Mila et Roukia Monnie, Enès et Rim Mohellebi.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
2’19
 
2’23
 
1,25
 
L’Auditorium des Objets Hypocoristiques
Tout autour des « totems hypocoristiques » disposés en cercle se trouve un deuxième cercle de six haut-parleurs, un mini acousmonium. Pour l'occasion, j'ai proposé aux enfants de 4 à 5 ans de jouer de la guitare en s'accompagnant de chants, chose que la plupart n'avait jamais tenté ; en somme, une sorte d'improvisation sur le vif. Enregistrés en studio volant, ces sons ont trouvé leur place dans la composition sonore. Il s'en dégage des sons de frottement sur les cordes, de percussion sur la caisse et toutes sortent de manipulation créant des notes et de la matière sonore. Pris au jeu, il était question que je réponde en dialogue avec des séquences sonores et avec la même guitare à partir de leur mode de jeux. De même, des chœurs constitués des voix des parents et des enfants, ainsi que les sons des objets utilisés pour la fabrication de cette installation ont été enregistrés et on fait partie de l'écriture sonore.
Installation sonore diffusée en spatialisation sur six haut-parleurs à partir de voix, chants, objets sonores et guitare d'enfant. — 46'00
 
L’installation de L’Auditorium des Objets Hypocoristiques à l’école maternelle Désirée Clary 2019
 
 
 
 
La Bagarre — 3’04
 
Chaleur — 3’20
 
Les Songes Sonores et l’Orchestre de Bouche de la Joliette — 22’48
Dans le quartier de la Joliette en transformation fulgurante, Euromed 1, le son est là, omniprésent, à travers le flux des transports, les cadences bouleversantes des chantiers, les voix humaines et les cris d’oiseaux qui rythment les journées. J’ai œuvré à créer un orchestre de bouche, composé d’enfants de 3 à 5 ans et de leurs parents. Ces derniers se sont prêtés à une forme de gymnastique buccale, inspirée par cet environnement : onomatopées, sons gutturaux, susurrés et distordants, en mettant la main devant la bouche, les lèvres en retrait, la langue entre les dents… Le principe était de traduire ces sons de chantier avec la voix, comme certains imitent le son des oiseaux ou gibiers. Nous cherchions, à définir avec la voix, par exemple comment un marteau frappe sur un clou en glissant sur la tôle et tout cela d’une manière musicale. La composition finale assemble cette matière afin de créer un paysage sonore, persillé de voix enregistrées, livrant neuf songes sonores surgis d’une rencontre entre l’orchestre et le quartier. — 22’48
 
 
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