Une peinture murale court dans l’espace
elle forme une spirale, des fenêtres à la boîte de projection
c’est la ligne de flottaison.
Son horizon bascule de mur en mur
jusqu’à une occupation totale de la surface
d’un bleu turquoise à un bleu outremer foncé
et provoque une incertitude.
C’est un autre espace dans l’espace
une toile de fond qui lie l’ensemble du travail
avec des transats disséminés ça et là
et où il est question de mouvement dans un temps suspendu
d’un arrêt sur image dans le déroulement d’une action
des bribes de récit.
Un paysage apparaît dans une tempête de sable
les motifs se distinguent à travers des strates de couleurs
elles marquent un geste, une temporalité du faire
figent un phénomène impalpable d’un dessin à l’autre
comme d’un mur à l’autre.
Un autre paysage disparaît dans le balaiement d’une trame
le motif se trouble dessin après dessin
seules les lignes persistent comme trace de cet instant furtif
le souffle.
L’immatérialité des nuages
leurs mouvements, leurs couleurs, leurs formes
ponctuent l’ensemble comme un autre indice météorologique
et conduisent progressivement vers une zone de profondeur
vers une abstraction des formes
dans la matière
dans la couleur
dans la trame
jusqu’à l’obscurité totale
où la lumière transperce une autre trame
rythmée par le vent dans les arbres
dans une ambiance feutrée.
Partition silencieuse d’une tempête
et son écho sur le mur d’entrée
une mise en abyme
un débordement
la moquette fait sens
l’énigme de l’image se résout. |