Lina JABBOUR 

Ligne de flottaison
Galerie du 5ème, Marseille, 2015, Commissariat Martine Robin
 
Pour la Galerie du 5ème Lina Jabbour propose Ligne de flottaison. Ce terme, emprunté à la marine, désigne la ligne que trace le niveau de l’eau sur la coque d’un navire séparant la partie immergée de la partie émergée… lire la suite

Pour la Galerie du 5ème Lina Jabbour propose Ligne de flottaison. Ce terme, emprunté à la marine, désigne la ligne que trace le niveau de l’eau sur la coque d’un navire séparant la partie immergée de la partie émergée. Le titre renvoie ainsi à la fois à la question de la ligne, du dessin et à celle de la flottaison, d’un temps suspendu. Celui qui s’étire notamment dans l’exécution même des dessins réalisés au crayon. La couleur vient rehausser, amplifier ou suggérer des trames qui se répondent les unes aux autres, qui tissent entre elles une ambiance, une atmosphère, une bribe de récit. L’ensemble évoque l’idée du paysage et bascule graduellement vers une abstraction des formes.
Martine Robin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Partition silencieuse d'une tempête 2015
12"06 en boucle
Projection vidéo sur fond noir et impression numérique dos bleu - 1 exemplaire et 1 EA
Vue de l'exposition Ligne de flottaison, Galerie du 5ème, Marseille, 2015, Commissariat Martine Robin
 
Une peinture murale court dans l’espace
elle forme une spirale, des fenêtres à la boîte de projection
c’est la ligne de flottaison…
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Une peinture murale court dans l’espace
elle forme une spirale, des fenêtres à la boîte de projection
c’est la ligne de flottaison.

Son horizon bascule de mur en mur
jusqu’à une occupation totale de la surface
d’un bleu turquoise à un bleu outremer foncé
et provoque une incertitude.

C’est un autre espace dans l’espace
une toile de fond qui lie l’ensemble du travail
avec des transats disséminés ça et là
et où il est question de mouvement dans un temps suspendu
d’un arrêt sur image dans le déroulement d’une action

des bribes de récit.

Un paysage apparaît dans une tempête de sable
les motifs se distinguent à travers des strates de couleurs
elles marquent un geste, une temporalité du faire
figent un phénomène impalpable d’un dessin à l’autre

comme d’un mur à l’autre.

Un autre paysage disparaît dans le balaiement d’une trame
le motif se trouble dessin après dessin
seules les lignes persistent comme trace de cet instant furtif

le souffle.

L’immatérialité des nuages
leurs mouvements, leurs couleurs, leurs formes
ponctuent l’ensemble comme un autre indice météorologique
et conduisent progressivement vers une zone de profondeur
vers une abstraction des formes

dans la matière
dans la couleur
dans la trame

jusqu’à l’obscurité totale
où la lumière transperce une autre trame
rythmée par le vent dans les arbres
dans une ambiance feutrée.

Partition silencieuse d’une tempête
et son écho sur le mur d’entrée

une mise en abyme
un débordement
la moquette fait sens
l’énigme de l’image se résout.

 
 
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