Vue de l’exposition AAAARRRRGGGH !!, Banana (New York, USA) | Kirk Colson, Nobody (fake), 2018 | Bidon metallique, entonoir, concombre, 80 cm x 35 cm x 25 cm
Vue de l’exposition AAAARRRRGGGH !!, Banana (New York, USA) | Kirk Colson, In Between (fake), 2018 | Extincteur, tube en carton, 175 cm x 25 cm x 25 cm
Vue de l’exposition AAAARRRRGGGH !!, Banana (New York, USA) | Kirk Colson, Never Ever (fake), 2018 | Parpaing, melon, bac en plastique, 85 cm x 50 cm x 30 cm
Banana
Banana est un espace dédié à l’art qui voit le jour en 2017 à New York (US) dans l’atelier de Lara Keith et Simon Taft. Les expositions s’y tiennent selon la disponibilité du lieu, lorsqu’il n’est pas dédié au travail des artistes. Comme le bananier, le fonctionnement de cette structure est rhizomatique, elle étend son réseau souterrain pour permettre à d’autres lieux de voir le jour. C’est ainsi qu’au printemps 2021, Banana Marseille organise sa première exposition, jumelée à son homologue New-Yorkais. Le lieu, situé au sous-sol d’une résidence sur l’avenue du Prado, est accessible uniquement sur invitation et par un nombre de personnes restreintes, afin de pouvoir apprécier l’exposition à sa juste valeur. Cela permet un véritable moment d’échange avec le public où il est alors possible de parler librement de l’exposition et de peinture. L’idée est de préférer la qualité de l’échange à la quantité de public.
Gérée par Diego Guglieri Don Vito, Banana est un lieu d’exposition pour des peintres, par des peintres.
La programmation comporte une exposition par an, se tenant généralement juste avant l’été quand fleurissent les bananiers.
Vue de l'exposition De cette peinture fraîche, il fallait trouvait un titre, Banana, Marseille
Photo Diego Guglieri Don Vito
Julie Digard, Les Pendrillons, 2022 | Encre / tissu / œillets
Julie Digard, Les Scènes (sous-titre), 2022 | Encre / acrylique / toile, 30 x 40 cm
Vue de l'exposition De cette peinture fraîche, il fallait trouvait un titre, Banana, Marseille
Photo Diego Guglieri Don Vito
Julie Digard, Les Pendrillons, 2022 | Encre / tissu / œillets
Julie Digard, Les Scènes (sous-titre), 2022 | Encre / acrylique / toile, 30 x 40 cm
Julie Digard, Les Scènes (sous-titre), 2022 | Encre / acrylique / toile, 30 x 40 cm | Vue de l'exposition De cette peinture fraîche, il fallait trouvait un titre, Banana, Marseille | Photo Diego Guglieri Don Vito
Vue de l'exposition De cette peinture fraîche, il fallait trouvait un titre, Banana, Marseille
Photo Diego Guglieri Don Vito
Julie Digard, Les Pendrillons, 2022 | Encre / tissu / œillets
Julie Digard, Les Scènes (sous-titre), 2022 | Encre / acrylique / toile, 30 x 40 cm
Vue de l’exposition Le temps suspendu d’une longue marche aux côtés de couleurs silencieuses, Diego Guglieri Don Vito & Lara Keith, 2020, Banana (Marseille) | Installation bouchons d’oreilles et peinture murale,
dimensions variables
Vue de l’exposition Le temps suspendu d’une longue marche aux côtés de couleurs silencieuses, Diego Guglieri Don Vito & Lara Keith, 2020, Banana (Marseille) | Installation bouchons d’oreilles et peinture murale,
dimensions variables
Le temps suspendu d’une longue marche aux côtés de couleurs silencieuses,
Diego Guglieri Don Vito & Lara Keith, 2020
Laissons pour un temps, au monde, le reste du monde.
J’ai choisi ces objets de manière instinctive, en les laissant exercer sur moi leur pouvoir d’attraction. Au fond, ce qu’ils provoquent en moi dépasse la simple fascination esthétique, c’est une sensation finalement plus simple et précise, mais notre langage n’en connaît pas les mots. Pour t’en parler, je dirais que c’est un sentiment fugace dont la description est longue. Une impression de se lever plusieurs matins de suite en éprouvant toujours la même humeur : celle d’avancer, depuis un moment déjà, sans le savoir. S’en rendre compte soudainement, pas violement, mais d’un coup, oui d’un seul. Après tout, n’ayant aucune raison de m’arrêter, je poursuis. Il est tôt, le soleil se lève. En regardant autour j’aperçois la brume donner à l’air cette densité qu’ont parfois les attentes trop longues.
Je progresse lentement, sans pour autant m’impatienter, car je sais que je peux laisser au jour le temps de s’écouler. Tout autour de moi, les couleurs frappent, non par la façon dont on les distingue, mais bel et bien à la manière dont je peux les pénétrer. Cela ne dure pas si longtemps, et pourtant, je le perçois comme une éternité. Dans ces teintes chaudes et pourpres du jour qui se lève à peine, le temps s’arrête. Je ne m’en rends compte que lorsque tout se tait. Le silence est total. Ni ne me parviennent les sons de l’extérieur, ni ceux de mon propre corps. Le sol perd toute densité, mais c’est sans importance : je me coule dans les nuances autour pour ressentir leurs douces métamorphoses. Elles noient l’espace et se fondent en tout ce qui m’environne, moi comprise. Il m’est alors impossible de différencier mon corps de ces couleurs et nous progressons ensemble lentement, de manière diffuse dans la totalité de leur espace.
Elles et moi sommes cette douceur et laissons pour un temps, au monde, le reste du monde.
Vue de l’exposition Le temps suspendu d’une longue marche aux côtés de couleurs silencieuses, Diego Guglieri Don Vito & Lara Keith, 2020, Banana (Marseille) | Installation bouchons d’oreilles et peinture murale,
dimensions variables
Vue de l’exposition Le temps suspendu d’une longue marche aux côtés de couleurs silencieuses, Diego Guglieri Don Vito & Lara Keith, 2020, Banana (Marseille) | Installation bouchons d’oreilles et peinture murale,
dimensions variables
L’assemblée heureuse, commence à se frôler. 2022 | Œuvre / dispositif, caisse de transport, paravent, chaises longues, table basse, peinture acrylique pulvérisée, dimensions variables | Proposition pour la sortie de l’édition cocktail, Réseau Documents d’Artistes, Salon Artorama, Marseille, 2022
L'assemblée heureuse, commence à se frôler
Dans le cadre du salon Artorama qui a lieu à la Friche la Belle de Mai à Marseille du 25 au 28 août 2022 , le Réseau documents d’artistes présente cocktail, une édition rassemblant un ensemble de textes sur des artistes commandés à des critiques d’art, commissaires d’exposition ou universitaires.
Pour célébrer ces rencontres inédites et cette édition chorale, l’artiste Diego Guglieri Don Vito a été invité à penser et à concevoir une œuvre / dispositif originale permettant de se retrouver et de partager dans l’espace d'Artorama.
Ce lieu était celui où l’on se réunissait. L’espace, chaleureux, accueillait un groupe de personnes qui semblaient prendre plaisir à flâner, discuter et se laisser porter par l’ambiance de légèreté qui flottait du sol jusqu’à hauteur d’épaule. On pouvait y rester plusieurs heures sans ressentir le poids l’ennui ou du temps qui s’écoule. L’atmosphère nébuleuse accompagnait les discussions faites d’anecdotes, vécus ou non, à propos de rencontres dont personne ne savait réellement si elles avaient eu lieu ou si elles allaient advenir.
J’errais au cœur de ce groupe de personnes formant l’entité continue de cette assemblée. Certains lisaient, certaines se rafraichissaient au moyen de boissons colorées. L’ensemble participait à un brouhaha léger, semblable au chuchotement d’une fontaine à son bassin.
Ce lieu n’avait ni sol ni plafond. Lorsqu’une personne se servait un verre, elle commençait à le remplir indifféremment par le haut ou par le bas. De la même manière, lorsqu’elle en buvait son contenu, elle avait le choix de commencer par la fin ou le début. Il fallait utiliser des contenants spéciaux, sans fond, formés dans de longs tubes de verre. Il était aisé de se repérer, on se servait des nuances environnantes : elles donnaient l’indication de savoir si nous étions en train de finir notre verre ou bien si nous le commencions. Plus qu’occuper l’espace, les couleurs déployées étaient le tissu qui donnait à ce tout un ensemble cohérent.
On lisait comme on se rafraichissait, les livres se tenant indépendamment dans un sens ou dans l’autre. C’était assez pratique : il était possible d’être deux pour un seul ouvrage. Il fallait tout de même se sentir proche de la personne qui vous accompagnait : tenir à quatre mains l’édition demandait une proximité physique, qui aurait pu être embarrassante si rien d’autre que cette lecture n’était partagé avec qui vous faisait face.
À en croire l’euphorie qui régnait, l’embarras n’avait pas été invité aux réjouissances, déjà confortablement installées. La légèreté qui régnait pouvait-être le fait des boissons consommées, mais au fond cela n’avait pas grande importance. Ce temps fonctionnait, se déroulant en douceur. Les convives affichaient ce genre de sourire que l’on sait durer. Ils souriaient tout en se servant à nouveau de ce cocktail. En délicatesse, les gestes se faisaient plus lâches, les rires appuyés, l’assemblée heureuse, commençait à se frôler.
L’assemblée heureuse, commence à se frôler. 2022 | Œuvre / dispositif, caisse de transport, paravent, chaises longues, table basse, peinture acrylique pulvérisée, dimensions variables | Proposition pour la sortie de l’édition cocktail, Réseau Documents d’Artistes, Salon Artorama, Marseille, 2022
L’assemblée heureuse, commence à se frôler. 2022 | Œuvre / dispositif, caisse de transport, paravent, chaises longues, table basse, peinture acrylique pulvérisée, dimensions variables | Proposition pour la sortie de l’édition cocktail, Réseau Documents d’Artistes, Salon Artorama, Marseille, 2022
L’assemblée heureuse, commence à se frôler. 2022 | Œuvre / dispositif, caisse de transport, paravent, chaises longues, table basse, peinture acrylique pulvérisée, dimensions variables | Proposition pour la sortie de l’édition cocktail, Réseau Documents d’Artistes, Salon Artorama, Marseille, 2022
H-1 2019 | Dispositif / œuvre, conçu pour le transport et l’exposition des pièces de la collection Saves, 95 cm x 85 cm x 65 cm (dimensions fermé)
H-1 2019 | Dispositif / œuvre, conçu pour le transport et l’exposition des pièces de la collection Saves, 95 cm x 85 cm x 65 cm (dimensions fermé)
Vue de l’exposition Cleptomanie Sentimentale, dans l’appartement de Caroline Saves, Diego Guglieri Don Vito & Caroline Saves, 2018 | Photo Diego Guglieri Don Vito
Vue de l’exposition Cleptomanie Sentimentale, dans l’appartement de Caroline Saves, Diego Guglieri Don Vito & Caroline Saves, 2018 | Photo Diego Guglieri Don Vito
Vue de l’exposition Cleptomanie Sentimentale, dans l’appartement de Caroline Saves, Diego Guglieri Don Vito & Caroline Saves, 2018 | Photo Diego Guglieri Don Vito