Anne-Valérie GASC 

Fabrique d’un épuisement
Commissariat : Dominique Blais, galerie Michel Journiac, UFR d’Arts Plastiques et Sciences de l’Art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris, 2021
Photographies Pascal Levy
 
 
 
 
 
 
 
 
Machine célibataire 2021
Système robotisé : structure triangulaire en profilés alu, buse d’impression, réservoir en pyramide alu, moteurs, alimentation, ordinateur, borne wifi, vis sans fin, câbles, micro-billes de verre, h : 200 x 900 de rayon
Œuvre conçue et réalisée en collaboration avec l’association Inform@tiques.
Avec l’aide de l’ENSA-M (École nationale supérieure d’architecture de Marseille)
 
Version autonome dite « machine célibataire » du dispositif automatisé de l’installation in situ Vitrifications (Centre d’art des Tanneries, Amilly, 2019), il s’agit ici de proposer une oeuvre robotisée, à la présence décontextualisée, qui fonctionne comme un sablier-imprimeur en 3D : la machine manifeste d’une production vaine qui simultanément construit un volume qui s’effondre et mesure le temps qui s’écoule à édifier cette destruction. Point de sable pourtant mais la matière scintillante et volatile de micro-billes de verre, celle-là même qui est floquée sur les Tectorium et qui rappelle au regardeur intrigué, la vacuité de nos architectures contemporaines de verre.
 
 
Fabrique d’un épuisement 2019
Vidéo, couleur, son stéréo, 27’ 30’’ + bande son stéréo 2h 11’
 
Que peut l’art face à l’automatisation des systèmes techniques et l’autonomie de leurs appareils numériques ? Logé dans les échecs de la programmation, les pannes mécaniques et les limites de l’intelligence artificielle, il advient indépendamment de toute anticipation et contrôle dans ce qui fait ruine, paysage et poésie. Dès lors, le spectacle d’un robot-imprimeur disparaît au profit du panorama contemplatif de dunes cristallines. Et la lecture du journal de bord de l’œuvre qui relate au quotidien l’acharnement qu’il y a à faire fonctionner la machine, sonne comme le roman fleuve d’une recherche sans fin.
 
 
 
Héphaïstos 2 2019
Auto-édition (version française*), Marseille, 2019
Gratuit / Tirage : 500 exemplaires
*Version anglaise à paraître en 2021-2022
Vues de l'exposition Fabrique d’un épuisement (commissariat : Dominique Blais), galerie Michel Journiac, UFR d’Arts Plastiques et Sciences de l’Art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris, 2021
 
Héphaïstos 2 est le journal de bord tenu, à la demande d’Anne-Valérie Gasc, par Nicolas Lemaitre pendant la durée de l’exposition Vitrifications qui a eu lieu du 22 juin au 1er septembre 2019, dans la grande halle du centre d’art contemporain Les Tanneries à Amilly. Le texte a été mis en forme via le système de composition de documents scientifiques LATEX.
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Tectorium 2016
Série de 10 sérigraphies de micro-billes de verre et crayon à papier sur BFK Rives 300 gr, 55 x 40 cm, édition de 8 ex + 2 E.A., atelier de sérigraphie Tchikebe - Marseille
 
« Il conviendrait peut-être d’employer pour les grandes maquettes un verre d’imitation
différent. Il y a une vingtaine d’année, existait un matériau (…), le “Tectorium“ — translucide, coloré ressemblant à du cuir. »
Paul Scheerbart, « Des maquettes pour l’architecture de verre » in Glasarchitektur, Berlin, 1914.

« Le tectorium devait être composé de trois couches de mortier avec chaux vive, et de trois autres couches d’un mortier mêlé de poudre de marbre (…). »
Quatremère de Quincy, « Tectorium Opus » in Dictionnaire historique d’architecture, Volume 1, Paris, 1832.

Matériau aux descriptions contradictoires, substitut à la représentation du verre en architecture, le Tectorium est un enduit aux caractéristiques troubles : à la fois homogène, compact et ultra-résistant, brillant, lumineux et opalescent. La série des sérigraphies à la poudre de verre Tectorium explore cette tension, dans la couche d’apprêt, entre matérialité du plâtrage et immatérialité de ses réfléchissements. Elle sert ici à faire apparaître, sur le papier, les tracés complexes et en 3D d’objets catadioptriques, sorte de volumes architecturaux inutiles, à construire… en verre.
 
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