Salvage 1 2018
3 photographies, 70 x 70 cm chaque |
Salvage 1
Trois engins spatiaux flottent dans un noir sidéral. Le regard ausculte leur relief, en suit les contours qui s’enfouissent dans l’obscurité, s’attarde sur les effets de la claire lumière sur les matériaux. Stefan Eichhorn s’est penché sur le sort des satellites et autres débris évoluant sur une orbite géostationnaire, à 36200 kilomètres d’altitude, destinée à recevoir les engins hors de fonctionnement.
À partir d’une collecte documentaire, il procède à un recyclage fictif de ces éléments pour créer des sculptures conçues avec la plus grande fidélité et exigence de détails. Les modèles sont ensuite photographiés comme s’ils suivaient leur course orbitale, objets célestes révélés par la lumière du soleil. Suspendues hors du temps dans un espace indéfinissable, ces chimères satellitaires, qui sèment le trouble sur la véracité de leur existence, nous interrogent aussi sur leur origine et leur statut. Se pourrait-il que des objets produits par les sociétés humaines acquièrent, dans l’Espace, une nouvelle autonomie, échappant ainsi à tout contrôle ?
Espace(s) #17, 2019, page 21 |