R.D.F.D.
Cette vidéo de douze minutes est composée des trois parties : la première est un plan fixe qui montre dans son intégralité l’exécution d’une chorégraphie fantaisie, que j’ai composée et que j’exécute devant la caméra ; la deuxième est une ponctuation, une sorte d’interlude très accéléré, où l’on me voit répéter sommairement le déroulement de la danse (un « filage technique »), plus le rembobinage rapide de la bande ; la troisième est un montage de plans fixes et de plans pris à l’épaule, dans lequel le son intervient de manière plus travaillée.
Cette vidéo-danse est accompagnée d’une série de pastels qui figent sur un fond blanc quelques positions du danseur. Ces dessins introduisent à une autre temporalité plus contemplative l’exercice résolument scandé et situé de la vidéo. Je pense poursuivre ce travail de détourage, d’isolation et de suspension avec des outils
informatiques.
Le germe de ce travail réside dans mon agacement presque général devant le genre artistique qu’est devenue la vidéo-danse. Pour comprendre ce qui me dérange, j’ai pensé que la meilleure procédure était de m’y engager à fond. Je l’ai fait assez joyeusement, avec toute ma bonne volonté, mais aussi toute mon incompétence de chorégraphe et de danseur. Le résultat, assez cocasse, reflète bien cette démarche.
À ce que je sais, les danseurs professionnels ne savent trop de quel rire on peut la recevoir.
This twelve minute video has three parts: the first is a still shot that shows the
performance of a fantasy dance piece in its entirety; it was composed by me, and I perform it in front of the camera; the second is a punctuation, a kind of very
speeded-up interlude, where you see me cursorily rehearse the unfolding dance
(a “techncial run through”), plus fast rewind of the tape; the third is a montage of still shots and shots taken from the shoulder, in which the sound intervenes in a more formulated way.
This dance video is accompanied by a series of pastels which freeze one of the
dancer’s positions on a white ground. These drawings introduce into another--more meditative--timeframe the decidedly emphatic and situated exercise of the video.
I think I’ll carry on with this work of detouring, isolation and suspension with
computer tools.
The idea behind this work lies in my more or less general irritation with the art genre that the dance video has turned into. To understand what disturbs me, I thought that the best procedure was to become thoroughly involved. I did this quite happily, with plenty of good will, as well as with all my incompetence as a
choreographer and dancer. The somewhat comical result clearly reflects this approach. For all I know, professional dancers aren’t too sure what kind of laughter will greet it.
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