Jean DUPUY 

The New York State Council for the Arts soutenait largement les lieux comme The Kitchen, Artists Space, The Clock Tower, PS One. Les églises comme Judson Church, Saint Marc Church nous donnaient leur sanctuaire pour faire des performances. Nous recevions des bourses et nous étions libres d'agir sans règle. 112 Greene Street a été la galerie non commerciale la plus active à montrer des expos et des performances tout comme mon Grommet Studio (537 Broadway). C'était des workshops permanents. J'ai eu la chance, venant d'Europe, d'arriver à un moment où tant d'artistes de cette décade 70 se sont rencontrés et ont crée un courant nouveau entre les arts, la danse, la musique. J'étais d'une autre génération. J'ai suivi le mouvement. Je n'étais pas un performeur comme Olga Adorno, Palestine ou Hubaut le sont de nature. En organisant des performances collectives, c'est par les autres que je le suis devenu (ou ai cru le devenir). Les performances représentent l'art vivant de cette décade 70.
Al Carmines était alors à la tête de Judson Church. Il invitait depuis des années des artistes à faire des performances dans le sanctuaire de son église. Et je crois que le succés de Soup & Tart l'a poussé à m'inviter. J'ai eu l'idée de placer une scène rotative électrique (le mouvement était de 2 minutes pour une rotation) au milieu du sanctuaire. J'ai invité 18 artistes à faire, les uns après les autres, une performance de 5 minutes maximum (1ere contrainte) et sur ou autour de la scène (2eme contrainte) et le public (le tout SoHo) s'est assis tout autour. Les artistes (artistes multimedias, des musiciens, des danseurs) connus ou pas connus (reconnus dans le milieu underground) ont performé pendant 3 soirées. Le titre que j'ai donné à ces performances, Three Evenings on a Revolving Stage, en était le seul thème. C'était donc très ouvert. En réalité, je ne donnais pas vraiment de thème aux artistes mais des contraintes (de temps, d'espace, parfois même de medium…). Un cadre. J'ai aplliqué cette équation "titre = contrainte" à toutes les performances collectives que j'ai organisées. J'ai toujours pensé que c'étaient des workshops mais ouverts au public ; une ouverture où des artistes en tout genre se retrouvaient.
It was fun, sure.

Extrait de l'entretien avec Éric Mangion paru dans le catalogue de l'exposition À la bonne heure, Semiose éditions / Villa Tamaris Centre d'Art / Villa Arson Nice, 2008

Affiche Three Evening on a Revolving Stage, janvier 1976, 55,5 x 56 cm

 
Performance de Jean Dupuy

Performance de Nam June Paik
L'artiste joue ou maltraite des 78 tours sur un tourne-disque à manivelle
 
 
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