Clovis DESCHAMPS-PRINCE 

 

Quatre plantes de la Prétière
Coton teint à la main, plâtre, corde synthétique, résidus de plantes, millepertuis, fleurs de carotte, mûres, feuilles de noyer, chewing-gum pour réparer les plâtres cassés, dimensions variables

La Maison d’en Face, La Prétière, 2020-2021

«Pendant une semaine j’ai engagé un dialogue silencieux, une méditation en mouvement autour du paysage de La Prétière au bord du Doubs. J’ai choisi et cueilli quatre plantes, millepertuis, mûre, fleurs de carotte et feuilles de noyer. De ces plantes j’ai extrait des jus de couleurs après de longs processus de macération, filtrage, décoction.
Je me suis servi de ces bains pour teindre des pans de coton et pour couler des plâtres. Les formes des tissus et des plâtres ont été imaginées en pensant aux plantes qui les coloraient, comme un sigil, une image mentale née de ces rencontres muettes. Avec les restes de plantes, j’ai modelé des petites sculptures. Ainsi il n’y a pas de déchet ou de rebuts seulement des usages à découvrir. J’ai joué avec ces trois gammes de formes (tissu, plâtre, modelages) pour composer des sculptures. Dans les surprenantes couleurs vives que j’ai extraites, dans les formes que j’ai imaginé, je voulais révéler un aspect caché du paysage, faire son portrait secret.

L’année suivante, j’ai voulu rendre au paysage ce qu’il m’avait donné et proposer un objet qui vivrait au rythme de la Prétière et des habitant•e•s de la Maison d’en Face. Avec les pans de tissus qui m’avaient servi à assembler des sculptures, j’ai cousu une grande nappe. La nappe a servi lors les repas des participant•es à l’édition 2021 de la résidence puis pendant le banquet de vernissage. Elle s’est teintée des taches de vin et de vies de ces moments de partage.»

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