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La Ronde 2004
Tirage argentique couleur d'après film 4x5 inch sur papier brillant contre-collé sur aluminium, 120x160 cm
Dans mon travail, il y a transparence entre les activités du corps et celle de l'esprit, autrement dit c'est par les mouvements du corps que se manifeste l'activité de l'esprit.
Il faut saisir cette photographie par une analogie entre l'anneau que forment les membres du personnage et l'inscription murale discrète mais bientôt révélée à l'œil curieux: un dessin reproduisant une ronde célèbre. Appuyée contre une cloison vue comme une étendue, ce corps féminin enroulé sur lui-même mime une posture d'échauffement, d'étirement ou de préparation à l'effort. Pour qui connaît mon intérêt pour la représentation des états de crispation du corps, celui-ci est en prise avec lui-même, concentré sur son exercice solitaire, qui s'oppose à celui collectif et solidaire auquel renvoie la ronde. Cette dernière représente en quelque sorte le modèle (spirituel et social) idéal. La Ronde agit comme un organisme dont la dynamique n'est envisageable que par l'inclusion de tous les individus qui la composent, la ronde est une dynamo collective dont l'énergie générée rejaillit sur chacun. Ce rappel ironique et symbolique d'une utopie de la solidarité renvoie davantage notre personnage à son isolement et à ses efforts pour trouver en lui un moteur. Par comparaison, la posture, à priori gracieuse se charge de pathétique.
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