La géométrie dans la joie.
Un sculpteur avant de posséder le volume est obligé de l'imaginer. C'est ainsi que s'impose le dessin qui laisse entrevoir le déplacement de l'artiste autour de son modèle. Et ce dessin, lorsqu'il est le fait d'un artiste, traduit immédiatement le volume. Nous nous enfonçons dans le dessin d'un paysagiste alors que nous rebondissons sur la représentation d'un sculpteur.
La quatrième dimension qu'ajoute celui ci est sans doute la rapidité d'exécution qui traduit l'impatience d'aller au verso de son sujet. Jean-François Coadou, qui nous a habitué à ses figures géométriques voire mathématiques, ne déroge pas à la règle lorsqu'il se livre à la représentation de la figure humaine. Le trait est enthousiaste et joyeux, j'allais écrire juvénile, mais il comporte la réussite de l'exercice cent fois renouvelé. Le trait va où il faut pour trouver sa vérité expressive d'un seul souffle, une sorte d'apnée dans le papier. Il nous fait de ce fait tourner avec lui autour de son modèle et retrouver du même coup sa géométrie dans l'espace.
Bernard Plasse
|
|