Vue de l'exposition Salon a ppr oc he, 2023
Photographie Grégory Copitet |
Paysage 2024
20x27x2cm, impression sur plaque de grès |
Détritique
L’ensemble du projet a été présenté au salon A ppr oc he à Paris (nov 2023) et à la galerie Analix Forever à Genève (janvier 2024). |
Dans un temps où je ne peux échapper impuissant au spectacle du dérèglement climatique, où les activités humaines font souffrir la Terre, où la sixième extinction de masse est en cours, il y a cette phrase qui sonne aujourd’hui comme un mantra : « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui.*» Comment puis-je raconter l’histoire de l’Homme en images si j’imagine que dans des millions d’années d’autres formes de vie puissent la découvrir ? Comment et sous quelle forme continuer à présenter mes images dans une préoccupation éco-responsable; produire des oeuvres à faible empreinte carbone ?
J’ai donc cherché pour ce projet une matière organique avec une grande résistance et une durée infinie de l’image imprimée (de part la technicité d’impression UV l’image ne peut pas s’altérer à la lumière). Ce sont des oeuvres/objet uniques que le public peut aussi manipuler : sentir le froid ou le chaud qui a investit la matière, sa densité, ressentir le poids des images. Les plaques sont fabriquées par mes soins à partir d’un mélange de grès et de poudre d’oxyde de manganèse puis cuites à 1280°. Le grès est une roche sédimentaire détritique composée de l’accumulation de sédiments mais également de matière organique comme des squelettes d’organismes vivants; l’oxyde de manganèse est un pigment très noir utilisé dans les peintures pariétales préhistoriques. Quant aux images - comme les dessins d’animaux disparus que je regarde avec mes enfants dans les livres - j’en effectue une sélection « archéologique » non-exhaustive convoquant la période qui s’étend de la préhistoire à nos jours. Un travail iconographique convoquant la mythologie, l’histoire, la science, l’art, notre monde contemporain; en somme « la nature » au sens commun du terme.
Je fabrique des oeuvres/objet, Les unités, comme ultime relique, comme porte-empreinte des sociétés qui ont habité la Terre. Ainsi, les détenteurs des œuvres pourront, s’ils le souhaitent, enterrer les plaques, les cacher sur une île pour que dans des millions d’années quand une autre forme de vie découvrira ces plaques, elles racontent un peu de ce que je suis, un peu de ce que nous sommes. |
