Pierre-Laurent CASSIÈRE 

Une prothèse qui façonne la perception du paysage sonore.

Schizophone 2006
Casque de désorientation, premier prototype
Sculpture/prothèse acoustique, édition de 5, 15 x 20 x 50 cm chacune
PVC, résine, néoprène, feutre



Le projet des casques de désorientation
Le Schizophone est le premier prototype du projet des Casques de Désorientation, commencé en 2006. Le principe est de proposer des instruments acoustiques qui modifient les habitudes d’écoute de chacun, révélant les relations entre son et espace et comment nos oreilles sont convoquées en permanence non seulement comme organes de communication mais également d’orientation.

Le Schizophone
Cette sculpture est en fait une prothèse auditive que les visiteurs peuvent utiliser pour écouter leur environnement sonore différemment. C’est seulement la forme et les matériaux constituant l’objet qui changent la perception des sons; il ne contient aucun matériel électronique.
Les deux cônes focalisent sur les sons arrivant de chaque côté de l’auditeur. Amplifiant les sons de moyenne et haute fréquence (filtrage passe haut) et scindant la perception des oreilles gauche et droite, le Schizophone crée un étrange effet stéréophonique dans la perception du paysage sonore et révèle une multitude de sons infimes, habituellement inouïs. En bougeant, l’auditeur change sans arrêt son cadrage acoustique; un léger mouvement de la tête lui suffit pour recevoir un paysage sonore différent.
Construit en plastique, résine, néoprène et feutre, le Schizophone est très léger et permet à l’usager de se déplacer librement dans l’espace d’exposition pour mener son expérience d’écoute en quête de sons inattendus. Le Schizophone a été réalisé en une série de cinq prothèses exposées ensemble de manière à permettre des expériences
collectives.

Installation
Habituellement, une prothèse est accrochée à une potence sous la photographie autoportrait de manière à indiquer au visiteur la possibilité de faire usage de l’objet. Les quatre autres prothèses sont présentées sur socle comme des sculptures traditionnelles et placées en différents points de l’espace d’exposition. Elles sont bien évidemment toutes
utilisables.




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