à gauche du croquis : partie technique dissimulée
à droite : espace d'écoute
Vues de l'exposition No(t) Music, Centre d'Art du Fort du Bruissin, Francheville, 2010
Vues d'exposition à la Villa Arson, Nice, 2005
La partie visible de l’installation est simplement occupée par un câble en acier. Une ligne tendue en travers d’un lieu vide et calme. Ni sons ni mouvements ne perturbent cet espace. Pourtant le filin est activé. Des ondes vibratoires l’habitent. Elle deviennent perceptibles à son contact.
L’écoute se fait par voie osseuse au niveau de la tête. Les ondes sonores sont transmises à l’oreille interne tant par les os que par le tympan.
Nappes de vent, claquements, silences et bruits blancs occupent la matière.
Se révèle alors un autre espace-temps: le paysage sonore infini des turbulences d’air imaginées par l’auditeur.
Le signal audio est composé en permanence par un programme informatique. Celui-ci génère des sons de synthèse en même temps qu’il choisit et modifie des échantillons phonographiques.
Ce mode de composition évite le principe de boucles ou de cycles au profit d’un flux linéaire variable.
Des transducteurs électro-mécaniques traduisent ce signal audio en vibrations qu’ils transmettent au métal.
Les ondes sonores effectuent des va-et-vient entre les deux extrémités du câble, modifiant ainsi leur enveloppe. Les brefs claquements sont perçus augmentés d’échos tandis que les sons plus long semblent se réverbérer. La perception du déplacement des ondes renforce donc l’impression d’espace. Le mode de réception par contact, contrairement à l’isolation d’un casque audio, permet l’écoute simultanée du vent et des sons du lieu.
La pente du câble et le choix d’emplacement de chacun dictent les postures physiques d’écoute. L’émission n’ayant ni début ni fin, chacun lui consacre le temps d’écoute qu’il désire.