Giuseppe CACCAVALE 

2008-2009
Vases en verre, H40 x D25 x 0,8 cm
Réalisation Cirva, Marseille
Vues de l'exposition Il rosa di maggio, Musée départemental du campagnonnage, Romanèche-Thorins, 2009

Une main tire l’autre et, en se rencontrant, elles pétrissent du pain. L’espace du Musée du Compagnonnage est pour moi un chœur de mains, pas celles qui applaudissent, mais celles qui, dans l’heureux bruit de la vie, organisent la vie du corps d’un homme sur lequel elles ont été montées. Le regard est aussi du pain qui admire le ciel. Il est aussi l’instrument qui a construit les dessins présents dans l’espace du musée. Désormais, je peux conter ce moment lointain, un « avant-temps ». J’étudiais à Gand, dans les Flandres, la polyphonie et les gestes des Primitifs flamands ; c’était le tout début des années 1990. A cet « avant-temps » de dessins, au cours duquel une fleur redevint pour moi une fleur, je fais serrer la main au temps du travail d’aujourd’hui. Je présente pour la première fois, sous une forme expérimentale, trois “grands verres”, réalisés au CIRVA de Marseille. Pour moi, ce ne sont que des contenants de lumière. La lumière est un autre type d’eau, une eau qui désaltère le regard. J’ai rencontré la lumière plusieurs fois, je me souviens de celle rencontrée au mont Athos. Dans le Katholicon du monastère de Vatopedi, en haut de la coupole, deux petits morceaux de verre, l’un bleu, l’autre rouge, étaient là, cassés, et engageaient depuis des millénaires un magnifique dialogue organique avec la lumière ; ils embrassèrent mon regard sans rien le demander. Ces trois « grands verres » ne demandent rien, peut-être voudraient-ils seulement contenir quelque éclat d’émotion, jeté là dans le paysage.

Giuseppe Caccavale

2008-2009
Vases en verre, H40 x D25 x 0,8 cm
Réalisation Cirva, Marseille
Vues d'atelier
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