AVANT-PROPOS ET ETATS D’AMES
PANIQUE A BORD, 2019
Avant, c’était le rire qui m’emportait.
Le rire englobait mon doute, mon incertitude.
Le rire embaumait ma naïveté, mon ignorance.
Le rire cachait ma sous-estime, mon dégoût.
Le rire camouflait ma peur et mes angoisses.
Panique à bord - Ha !
Panique dans le regard.
Panique dans l’action.
Panique dans le mouvement.
Face à l’observation sidéré de ce qui m’entoure.
Tout va trop vite.
Ca m’atteint.
Je m’éteins.
Etat d’urgence pour un état de panique.
Urgence.
Le rire s’est estompé.
Le rire s’est implosé.
Le rire s’est tut.
Le rire est remplacé par l’agitation de se perdre dans le trop.
L’intuition fond dans le débordement d’un savoir dégoulinant.
L’imagination se remplace par la qualité essentielle d’un savoir-faire.
Où se placer quand le progrès du grandiose n’est pas ma cause ?
Panique à bord !
Les articulations enflent et se déploient dans une violence de l’incompréhension.
Trop d’adhésion pour le comportement d’une politesse politiquement correct.
Amalgame entre hypocrisie séduisante et réussite.
Attention arrivisme.
Le bateau coule.
Convaincre l’humilité et l’existence sans maîtrise.
Face à un ramassis de surdoués.
Bon vent – Ha !
Panique à bord –Ha !
Au loin,
Je m’enfonce dans un complexe d’infériorité face à la prétention, l’arrogance du « sur-moi » dévorant tout sur son chemin par sa force et sa volonté compétitive.
Je le répète.
Panique à bord !
Mon rire est momentanément épuisé.
Le faire semblant aussi.
Le rire reviendra au rivage.
Une fois le calme revenu.
Toutes mes excuses. |