Une chanson douce
La proximité lointaine des corps érotisés devient flagrante avec Une chanson douce.
L’alternance de la vision de l’homme et de la femme dans l’amour répète visuellement la
scansion de la ritournelle, la routine de la petite musique hypnotique. Le couple acéphale,
perdu dans son plaisir, accompagne à son insu la répétition d’un motif musical annonçant un
chant qui ne viendra jamais. Torpeur envoûtante de la répétition. On chantonne pour soi
dans la ritournelle, ramassé sur son centre ; que voit-on de l’autre dans l?amour, qu’est-ce
qui revient dans le désir ? Qu’est-ce qui reste de ce qu’on a aimé ?
Vision -H-
La ritournelle, échappée de sa mécanique, enveloppe de silence le trait cru dessin des
amants.
L'homme glisse peut-être dans cet espace blanc. Ce vide de l'entre-deux: le neutre.
Alors se dessine le troisième corps, lové sur le divan de Goethe:
" Heureusement entre ces deux mondesse bercer, je le veux bien… "
Vision -F-
Nous précède-t-elle ou suit-elle le chant ? La ritournelle nous piège dans son éternel retour
et nous ondulons hypnotiquement avec elle.
Vide à jouir, densité du vide sous le divan de Goethe :
" … Donc aussi entre l'Est et l'Ouest se mouvoir, puisse cela profiter. "
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Une chanson douce 2002
Vidéo-animation, deux projections simultanées en boucle, 5 exemplaires
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Extrait de la vidéo |
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