Vues de l’exposition personnelle Do You Really Want To Hurt me, Le Metaxu, Toulon, 2019
Crédit photo Alexandre Minard
Pierre Beloüin passe son enfance dans le Var, à Salernes. Son père a été instituteur et directeur d’école ; sa mère infirmière, impliquée dans les mouvements occitans et féministes. Très tôt, il s’imprègne d’une culture musicale singulière qui forgera sa personnalité. Il découvre le heavy metal et ses familles avec Iron Maiden, Motörhead, Venom, puis le punk des Sex Pistols et des Clash, les Cramps, les Stranglers et les Meteors. Il tombe en amour pour P.I.L. C’est aussi à cette période que naît son goût pour la cold wave. Il est notamment captivé par Christian Death, Bauhaus, Virgin Prunes et il est le genre de lycéen qui écoute Dead Can Dance avec sa petite amie dans un cimetière. Dans l’imposante bibliothèque de son père, la culture qu’il est en train de se construire le mène vers des ouvrages d’Artaud et de Lautréamont, des auteurs mentionnés par les groupes qu’il écoute.
Et puis l’art. Ses parents l’emmènent régulièrement à la Fondation Maeght, aux Rencontres de la photographie à Arles. Son intérêt pour l’art est tout aussi précoce. L’art moderne d’abord, puis l’art contemporain ensuite, qu’il découvre au début du lycée, à Toulon. Il y a là un professeur extraordinaire, un passeur comme il y en a parfois. Michel Dornic, sera un an plus tôt le professeur d’Olivier Michelon, d’Olivier Millagou et d’Arnaud Maguet.
Notre homme suivra les cours à Olivier de Serres puis entrera à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. C’est avec quelques collègues de l’ENSBA que germe l’idée de ce qui deviendra Glassbox. Nous sommes en 1996 et le principe de ce nouveau lieu sera cohérent avec leur culture : le volontariat, le DIY hérité des fanzines, une génération d’artistes qui ne partage pas les aspirations de leur aînés. Les meilleurs de la scène française y passent, des groupes comme Panasonic y sont invités.
Il s’installera plus tard à Strasbourg puis redescendra dans le Sud.
Il a désormais trois adresses, pour l’ensemble de ses activités, et déploie une œuvre exigeante, jalonnée par des temps forts. »
Extrait de la Monographie Optical Sound & Pierre Beloüin - Records and fine arts, Since 1997, 2017
208 pages, illustrations en couleur, 46 x 30 cm
Diffusion et distribution : les Presses du Réel
Design graphique et éditorial : Huz & Bosshard |