Max CHARVOLEN 

Né en 1946 à Cannes, Max Charvolen se forme dans une région niçoise qui, dans les années soixante, connaît un intense bouillonnement créatif, lié aussi bien à la présence à Nice d'éminents représentants des avants-gardes de l'époque: Nouveaux Réalisme et Fluxus, qu'au développement de lieux originaux d'exposition, comme la Fondation Maeght.

Etudiant à l'école des arts décoratifs de Nice, puis à celle des beaux arts et d'architecture de Marseille, il se donne une double formation en peinture et architecture et fera son stage d'architecture à Rio, dans l'agence d'Oscar Niemeyer. Cette double exigence de sa formation se retrouve dans toute sa démarche ultérieure.

C'est dans ce contexte qu'il prend part, à la fin des années soixante, à l'une des dernières aventures historiquement repérées comme d'avant-garde dans notre pays: le retour analytique et critique de toute une génération d'artistes aux moyens et objets de la peinture après les détours par l'objet de consommation (Nouveau Réalisme) ou l'attitude (Fluxus).

Il participe ainsi au mouvement qui devait donner des groupes comme INterVENTION, ABC, Support-Surface ou Textruction. Lui-même fonde, avec Chacallis, Isnard, Maccaferri et Miguel, le Groupe 70.

Sa période purement expérimentale s'achève à la fin des années soixante-dix, quand il commence à poser les problèmes de support, de trace, de représentation, de déchirure, d'éparpillement et reconstruction, d'arrachement...en cessant de limiter sa reflexion et son travail aux seuls objets de la peinture et en “allant au sujet” d'une façon singulière.

La toile - son format, sa forme, son aspect, son épaisseur, sa coloration - se construit dans un rapport - immédiat - à des lieux que l'artiste investit. Sa mise au regard implique des procédures tout à fait inédites dans la peinture, du passage de trois à deux dimensions. Son travail peut concerner aussi bien des objets usuels que des lieux bâtis. Dans les cas des lieux bâtis, ce sont les espaces de transition, de passage ou de rupture qui sont le plus communément traités. L'exploration des possibilités de mise à plat permet à Charvolen de développer, entre autres, un rapport tout aussi original avec les sciences et les techniques: sa façon d'utiliser l'outil informatique est unique : elle est aussi éloignée que possible des réalisations de ce que l'on connait dans “l'image de synthèse”; Charvolen demande aux capacités de calcul des computers non de nous restituer les images que nous connaissons et que nous pouvons produire par d'autres moyens, mais de nous donner idée de l'incommensurable masse que nous ne connaissons forcément pas et et à quoi, seuls, ils peuvent nous donner accès.

Extrait: “Les portulans de l'immédiat - Max Charvolen 1979/1996, travaux sur bâtis”, Al Dante et Galerie Alessandro Vivas éds., Marseille 1997





Active within the ‘INterVENTION' group (1968-1973) Co-founder of the ‘Groupe 70' (1970)
Max Charvolen was born in Cannes, France in 1946 and grew up in the region of Nice which, in the 1960s, was one of intense creative activity, due as much to the presence of eminent representatives of the avant-garde movements of the time (Nouveau Réalisme and Fluxus) as to the development of new and original exhibition facilities, such as the Maeght Foundation.
At the Ecole des Arts Décoratifs in Nice, then at the Beaux-Arts and Architecture School in Marseille, he studied both painting and architecture. He then underwent architectural training in Oscar Niemeyer's agency in Rio de Janeiro. His work's approach has since reflected this duality in his education.
In this context, at the end of the 1960s, he took part in one of the last adventures to be historically classified as avant-garde in France: an entire generation of artists returning to a study of the objects and means of painting, adopting an analytical and critical approach. This followed the period when painting's detours had taken it through working with the objects of a consumer society (Nouveau Réalisme) or with attitude (Fluxus).
He thereby took part in the movement that was to develop into groups such as INterVENTION, ABC, Support-Surface or Textruction. He founded the “Group 70” with Chacallis, Isnard, Maccaferri and Miguel.
His purely experimental period ended in the late 70s, at which time he began to treat the problems of support, of marking, of representation, of tearing, of taking apart and reconstructing, of stripping off...he no longer limited his work only to the objects of painting, and ‘went onto the subject', approaching it in a most singular way.
In his work, the canvas - its format, its shape, its thickness, its colour - builds itself by a (direct) relationship to the places the artist uses. The canvas is brought to view by using procedures that are completely new in painting, passing from three dimensions to two. His work can involve everyday objects as well as parts of buildings and constructed areas. In the case of constructed areas, the places treated are most often those where there is a transition, a passage or a separation. As Charvolen has explored the possibilities in “flattening”, he has been able to develop an equally original contact with science and technology; his use of the computer is unique and as distant as it can possibly be to what has been done so far in the field of computer imagery. Charvolen uses the calculating capacities of computers, not to recreate the images that we recognize and that we can create using other means, but to give us an idea of the immeasurable mass we cannot know of and which only computers can give us access to.
Raphaël Monticelli
from: “Les portulans de l'immédiat - Max Charvolen 1979/1996, travaux sur bâtis”, Al Dante and Galerie Alessandro Vivas ed., Marseille 1997.








Lire le texte de Raphaël Monticelli, Une dynamique à l'oeuvre, in Il particolare n° 29 juin 2015


Read A Working Dynamic, by Raphael Monticelli, Review Il Particolare N° 29, June 2015






Lire Texte de présentation de l'exposition Max Charvolen, Un peu d'infini, par Raphaël Monticelli, Juillet 2010


Read The Presentation text for the Max Charvolen exhibition, Un peu d'infini, by Raphaël Monticelli, July 2010






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Read The Chronological extracts, texts by : Max Charvolen, Raphaël Monticelli, Marcelin Pleynet, Claude Fournet, Renato Barilli, Jean Petitot, Gérard Duchêne, Christian Artaud, Claude Parent, Hervé Castanet, Martin Winckler, Benoit Philippe Pekle, Jean-Marc Lévy-Leblond, Michel Butor, Sandro Parmiggiani, Jean Arrouye, Bertrand Meyer Himhoff, Nicole Biagioli