Pascal GRIMAUD 

Photographe, Pascal Grimaud vit et travaille à Marseille. Après avoir collaboré avec une agence de presse, il se consacre à des projets d'auteur au long cours qui le mènent successivement à Madagascar, Cuba, Haïti, en Roumanie, aux Comores, au Venezuela, en Afrique de l'ouest, mais aussi à Marseille et dans les Alpilles.
Son travail donne lieu à diverses publications et expositions en France et à l'étranger. En 2004, il publie son premier livre "Le bateau ivre, histoires en terre malgache" chez Images en Manoeuvres, suivien 2006 de « Filles de lune - de l'archipel des Comores à Marseille », de « Maiden Africa » en 2009 chez Trans Photographic Press et de "Mada 67" en 2014 aux éditions Nocomment. "Cahier 2013/2015" sort en juillet 2015 en co-édition Filigranes / A suivre.

Ses photographies paraissent dans différents jounaux, le Monde diplomatique, Courrier international, Libération, le nouvel observateur... En 2001, il obtient le prix Révélation du festival terres d'images de Biarritz et la mention « Portfolio remarqué » au Prix Kodak de la critique.
Dans le cadre d'une commande du conseil départemenatal des Bouches du Rhône, il réalise depuis 2013 un travail sur son village natal des Alpilles, ouvrage à paraître en novembre. Il retourne régulièrement à Madagascar et depuis 2015, 10 ans après la sortie de "Filles de lune", il initie un nouveau projet dans l'archipel des Comores.




Nous regardons les photographies de Pascal Grimaud. Le présent y semble sans substance, en décollement total avec le fil de la vie. Les regards flottent, les corps et les choses sont posés, le contexte a peine donné.
La photographie, on le sait, pratique des coupes dans le temps, mais ici il ne s'agit pas d'instants, mais de suspens. Celui du photographe qui guète le moment de partir. Celui des gens qu'il photographie au gré de ses voyages aux Comores, à Madagascar, en Afrique, en Roumanie, au Venezuela, qui ne semblent exister qu'à travers un passé, somme d'êtres chers et de faits tangibles, et pour un avenir fait d'ailleurs et d'autrement, rêve mélancolique.
Pascal Grimaud est loin de porter sur le monde un regard de voyageur curieux, il ne s'illusionne pas sur ce qu'il peut en montrer. Et si parfois il s'arrête à la légère tension d'un petit événement, d'un geste précis, qui nous laisserait croire qu'on nous raconte une histoire, ces moments ne parlent encore que de choses très essentielles : du temps, de l'existence, de la condition humaine.

Charlotte Devanz