ARTISTE
 
Lorsque je demande à des personnes de porter mes robes durant un vernissage, j’ai la sensation de créer un simulacre ( pas assez discret pour passer inaperçu, mais presque... ) et d’y jouer le rôle du faux styliste qui explique son travail à qui veut bien l’entendre.
Parfois, j’ai pourtant l’impression qu’il est périlleux de vouloir singer l’univers de la mode sous couvert de l’art. En effet, on me croit capable de prouesses techniques au dessus de mes moyens, loin de mes préoccupations plastiques, alors que je veux simplement construire des collections à la main et les faire porter dans les vernissages pour ensuite présenter les robes déjà portées en tant que sculptures.
Si je répète les mêmes gestes en recréant toujours d’après le même patron, c’est aussi avec la volonté de retenir le temps sur un vêtement.
Petit à petit, ce dernier perd son utilité première qui est de vêtir de la façon la plus seyante, pour devenir un “pénétrable” dans lequel le corps continue à s’exprimer très simplement.
De même la robe garde son identité sans que se fasse automatiquement la synthèse “représentation / corps / vêtement” dans ce qu'elle a de plus communément évocateur et restrictif. D. B.

When I ask people to wear my dresses during an opening, I have the feeling of creating a simulacrum (not discreet enough to go unnoticed, but almost...) and to play the role of a mock fashion designer explaining his work to whomever will listen.
Sometimes however, I get the feeling it’s dangerous to imitate the world of fashion under the auspices of art. In fact, People think I have technical abilities above my means, far from my artistic concerns, while in fact all I wish is to make fashions by hand and have them worn during openings, then display them once worn as sculptures.
If I repeat the same gestures by always using the same pattern, my will is to maintain the attention granted to an article of clothing.
Little by little, the dress loses its primary function of dressing in the most becoming way so as to become something “penetratable” in which the body continues expressing itself in the simplest of manners.
In the same way, the dress maintains its identity without there automatically being a “representation/body/clothing” synthesis of the most common and restricted kind. D. B.

La toute première robe de ma première collection 1997
Sérigraphie sur tissu cousu à la main

La toute deuxième robe de ma première collection 1997
Sérigraphie sur tissu cousu à la main

La toute troisième robe de ma cinquième collection 2000
Broderie sur textiles divers cousus à la main

La toute cinquième robe de ma cinquième collection 2000
Broderie sur textiles divers cousus à la main
Collection Fonds Communal, Marseille

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